Entre 1943 et 1944, la colonie de la Maison d’Izieu protégeait 44 enfants juifs de la déportation. Une période que les enfants ont mise à profit pour imaginer trois scenarii d’histoires inspirées de personnages folkloriques et de récits romanesques posés en dessin sur de longues bandes de papier.

Le 6 avril 1944, les 44 enfants et 7 éducateurs qui s’y trouvent sont raflés et déportés sur ordre de Klaus Barbie, un des responsables de la Gestapo de Lyon (Rhône). Quelques semaines plus tard, la directrice de la colonie est revenue sur place et est parvenue à retrouver ces bandes dessinées.

À l’époque, les enfants projetaient ces récits sur les murs à l’aide d’une lanterne magique, une bougie qui, à la manière d’une bobine de film, faisait prendre vie les dessins par-dessus lesquels les enfants s’amusaient à ajouter dialogues et bruitage.

78 ans plus tard, le mémorial de la maison d’Izieu veut faire de ces dessins de véritables courts-métrages d’animation. Le premier, qui racontera l’histoire d’un personnage fictif inventé par les enfants et nommé Ivan Tsarawitch, devrait durer 12 minutes et ce sont les étudiants de l’école Emile Colh de Lyon qui ont adapté les dessins originaux pour les animer dans le studio Parmi Les Lucioles de Valence (Drôme).

Une classe « UPE2A » de jeunes réfugiés allophones du collège Aimé Césaire de Vaulx-en-Velin a été choisie pour donner les voix de ces personnages posés sur le papier :

« Eux aussi, ont été jetés sur les chemins de l’exil à cause de la guerre ou de leurs différences. Les enfants de la Colonie d’Izieu étaient des réfugiés de toute l’Europe. En écho à leurs chemins et histoires personnelles, l’idée de faire réaliser le son, voix et bruitages, par ces jeunes est rapidement apparue comme une évidence. »

Si de nombreux partenaires de la maison d’Izieu ont récolté 75.000€ pour ce projet, il manque encore 30.000€ pour compléter le budget du film.

Une collecte de don s’achèvera le 27 mars et permettra « de finir cette réalisation en assurant plus particulièrement les 5 dernières minutes (sur 12) d’animation et le travail de postproduction. Et si, grâce à votre générosité, nous venions à dépasser les 30 000€, cette somme serait réservée à l’adaptation des deux prochains films. »

Le court-métrage sera largement diffusé si cette campagne d’appel aux dons réussit. Le résultat sera dévoilé le 6 avril 2022, lors de la commémoration de la rafle au Mémorial de la Maison d’Izieu, mais aussi à la Bibliothèque Nationale de France (Paris) et au MAHJ, Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (Paris) en 2023.

Par ailleurs, il existe différents lots de récompenses en contrepartie des dons : des cartes postales, un lien de visionnage du court-métrage, un DVD, des livre d’expositions, une illustration exclusive, une invitation à la soirée du lancement du film à la BNF de Paris…

Source : Actu 

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