Afrique du Sud : nomination d’un nouvel ambassadeur d’Israël. Le gouvernement vient d’accepter les lettres de créance d’un diplomate à Prétoria pour représenter Israël, Eliav Belotsercovsky va bientôt entrer en fonction dans un cadre tendu.
Il n’y avait plus d’ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud depuis trois ans, après un conflit avec le Hamas. Le régime sud-africain avait à l’époque justifié sa décision à la lumière de la « manière aveugle et grave » de l’attaque des civils par les forces israéliennes. Les critiques sur le retour d’un ambassadeur ont atteint un tel niveau dans les cercles militants et au sein du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), que le ministère sud-africain des Affaires étrangères a publié une longue déclaration expliquant sa politique envers Israël.
Le gouvernement sud-africain a défendu ses relations limitées avec Israël comme un moyen d’aider la cause palestinienne. « Notre pays établit un parallèle direct entre l’ancien régime d’apartheid et l’occupation des terres palestiniennes. Comme le Mouvement des non-alignés (NAM), nous considérons la Palestine, avec le Sahara occidental, comme des luttes de décolonisation inachevées », a écrit Monyela. Le message cite également l’ancien président sud-africain Nelson Mandela disant : « Nous savons trop bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ». Il n’a pas mentionné que Mandela a également affirmé « la légitimité du sionisme en tant que nationalisme juif », et a appelé les dirigeants arabes à « faire une déclaration sans équivoque qu’ils reconnaissent l’existence d’Israël avec des frontières sûres ».
L’ANC favorise une position anti-israélienne, y compris des boycotts, et les médias ont accusé le président sud-africain Cyril Ramaphosa « d’hypocrisie éhontée ». Le président de la Fédération sioniste sud-africaine, Rowan Polovin, a toutefois vu dans l’arrivée de Belotsercovsky une opportunité de renforcer les relations entre les pays. « Nous demandons au gouvernement sud-africain d’atténuer sa rhétorique anti-israélienne et de devenir pragmatique quant à la manière dont notre pays peut bénéficier de relations positives avec Israël et tout ce qu’il a à offrir. Notre gouvernement n’a pas non plus besoin d’être « anti-israélien » pour montrer son soutien aux Palestiniens ordinaires », a écrit Polovin. « L’Afrique du Sud doit se placer au centre des relations israélo-palestiniennes pacifiques et productives, et non à la périphérie où elle est incapable d’être un médiateur efficace. »
ES
(Radio J)