L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 20 janvier une résolution historique contre le déni et la banalisation de l’Holocauste, 80 ans après la Conférence de Wannsee.
Le texte, présenté par Israël et l’Allemagne, a été adopté à l’unanimité jeudi à New York. Le document appelle notamment les pays et les entreprises technologiques à lutter activement contre l’antisémitisme et la négation de l’Holocauste. La ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre israélien des affaires étrangères Yair Lapid ont salué la résolution dans une déclaration commune. « Nous sommes très préoccupés par l’augmentation spectaculaire du négationnisme, de la distorsion et du révisionnisme », ont-ils déclaré. « Nous avons l’obligation de nous souvenir, d’apprendre et de contester la croissance du révisionnisme, de la négation et de la distorsion de l’Holocauste, à la fois en ligne et hors ligne. »
Lors de la conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942, de hauts responsables nazis ont discuté du meurtre systématique de près de 11 millions de Juifs en Europe. Cette réunion, qui visait à accélérer la mise en œuvre du génocide, est considérée comme l’une des dates clés de l’histoire de l’Holocauste.
Les survivants de l’Holocauste ont également condamné la comparaison constante des mesures prises pour contenir la pandémie de coronavirus avec les souffrances du peuple juif pendant l’Holocauste.
Dans un rapport publié jeudi, le Mouvement de lutte contre l’antisémitisme (CAM) a documenté la banalisation croissante de l’Holocauste en ligne au cours des deux dernières années, identifiant plus de 60 millions de commentaires liant les mesures prises pour combattre la pandémie à la terminologie de l’Holocauste. Selon le rapport du CAM, la banalisation de l’Holocauste fait de plus en plus partie du discours dominant. « Souvent encouragés par des politiciens, des manifestants défilent dans les rues de leurs villes en portant des étoiles de David jaunes », écrit le rapport.
Des hommes politiques en Europe, aux États-Unis et même en Israël ont comparé les restrictions du COVID aux crimes nazis contre les Juifs, ce qui fait le jeu des négationnistes, selon Sacha Roytman Dratwa, président du CAM. Il a appelé les décideurs politiques et les géants de l’internet à « prendre cette tendance alarmante au sérieux ». « La banalisation des crimes contre l’humanité commis par l’Allemagne nazie alimente les négationnistes qui cherchent à minimiser les transgressions nazies et le fait de la laisser prospérer sans contrôle a créé des espaces sûrs pour la propagation des conspirations antisémites, du négationnisme pur et simple et d’autres idéologies extrémistes », a déclaré M. Roytman Dratwa.
Dita Kraus, 93 ans, survivante de l’Holocauste, a exprimé ses sentiments. « Il est impossible de comparer l’Holocauste à quoi que ce soit. L’Holocauste était unique, rien n’est comparable à l’extermination à l’échelle industrielle de personnes dans des chambres à gaz. Rien n’est comparable à cela, et rien ne le sera jamais ».
La présidente de la Marche internationale des vivants, Phyllis Heideman, a déclaré : « La banalisation de l’Holocauste est une porte d’entrée vers le déni pur et simple de l’Holocauste, et nous devons agir de façon décisive contre cette pratique. Le fait que les survivants de l’Holocauste qui sont encore avec nous doivent être témoins de cela est scandaleux. »
Le rapport a été compilé dans le cadre de la campagne mondiale du CAM contre la banalisation de l’Holocauste, en partenariat avec la Marche internationale des vivants, une organisation qui amène des personnes du monde entier en Pologne et en Israël pour leur faire découvrir l’Holocauste.
Source : Centredaily & Israël Valley