Joseph ben Mattithiahū (fils de Mathias), plus connu sous le nom de Flavius Josephe, est né en l’an 37 de notre ère à Jérusalem où fit sa première éducation, centrée sur l’étude sacrée et il fut à treize, témoin en 70 de la prise de sa ville natale par les Romains et de l’incendie du Temple.
Puis, Flavius Josephe passa pratiquement toute sa vie dans le camp romain et même à Rome. Protégé de l’empereur Vespasien, qui lui alloua une pension, et de Titus, dont il était devenu l’ami, il passa ses vingt-cinq dernières années à écrire les événements qu’il avait vécus puis l’apologie de son peuple et la sienne propre À la fois polémiste et mémorialiste, Josèphe reste le témoin unique des temps troublés qui précédèrent et suivirent la chute de Jérusalem, mais surtout, il est le seul historien juif de cette époque dont l’œuvre ait survécu avec des œuvres comme « La Guerre des Juifs » rédigée d’abord en araméen entre 74 et 79 et qui est un traité historique couvrant trois siècles de l’histoire juive. C’est pratiquement la seule source sur cette guerre, qui s’est déroulée entre 66 et 74. « Les Antiquités judaïques », éditées une première fois entre 93 et 94 sous Domitien, puis rééditées six ans plus tard, forment en vingt livres une sorte d’adaptation de la Bible destinée à un public large, inspirée de la bible grecque, La Septante. « Contre Apion » et « Autobiographie » sont des traités polémiques : le premier, écrit entre 93 et 96, tente de démontrer l’antériorité du peuple juif sur le peuple égyptien et le second, relate sa vie depuis l’enfance jusqu’au règne de Domitien.
Si le premier texte écrit en araméen de La Guerre des juifs a été perdu, il est resté la version grecque et latine. Ce qui fait l’intérêt de Flavius Josèphe est qu’il reste l’un des rares auteurs à avoir transmis la tradition judaïque après la prise de Jérusalem, tradition dont il considérait que la diaspora était une des expressions.
Cependant, dans toute l’œuvre de Flavius Joseph, il y a une phrase qui est essentielle aux Chrétiens : » En ce temps-là, il y eut Jésus, un homme sage, si du moins il faut l’appeler un homme. En effet, il était l’auteur de choses étonnantes, un maître pour les hommes prêts à recevoir les vérités avec plaisir. Il attirait à la fois beaucoup de Juifs et beaucoup de gens du groupe des Grecs ; c’était le Messie (Christos). Quand Pilate, sur dénonciation des principaux de chez nous, l’eut condamné à la croix, ceux qui l’avaient dès le début aimé ne cessèrent pas ; en effet, il leur apparut le troisième jour, de nouveau vivant, comme les divins prophètes l’avaient annoncé en même temps que des milliers d’autres choses admirables à son sujet. Maintenant encore, le groupe des Chrétiens, comme on les nomme d’après lui, n’a pas disparu. »
Ce texte qui est encore très discuté par les historiens est le seul témoignage contemporain de Jésus qui prouverait son existence historique.
L’œuvre de Flavius Josephe a été transmise par les Romains, puis par les Chrétiens, les Réformés et les Jansénistes. Les juifs eux-mêmes ne s’y sont intéressés qu’à partir du XVIe siècle. Elle ne sera traduite en hébreu qu’au XIXe siècle.