Mercredi dernier est sorti le film d’animation « Où est Anne Frank ! » qui bénéficie d’une grande campagne de promotion et est projeté sur 300 écrans en France.
Cette coproduction européenne de 20 millions d’euros a été réalisée par Ari Folman (Valse avec Bachir) à l’initiative de la Fondation Anne-Frank dont les responsables cherchaient un nouveau dispositif pour parler de la Shoah aux nouvelles générations et leur permettre de découvrir le Journal et son histoire. Les enfants ne lisent plus aujourd’hui de livres de 360 pages sur une adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale et un film d’animation est une bonne manière de les toucher.
Un film en prises de vues réelles avait été fait par George Stevens (Le Journal d’Anne Frank en 1959), mais une nouvelle manière de raconter cette histoire était nécessaire et l’idée a été de donner vie à Kitty, l’amie imaginaire d’Anne dans son Journal, en faisant d’elle la protagoniste et la narratrice du film. C’est pourquoi elle se lance dans une quête pour découvrir ce qui est arrivé à Anne à la fin de la guerre – ses sept derniers mois sont très mal connus, puisqu’elle a dû interrompre définitivement la rédaction de son Journal quand elle a été déportée. Il fallait aussi qu’on puisse projeter le passé dans l’Europe contemporaine, d’où l’idée d’évoquer la crise migratoire et les réfugiés aujourd’hui.
L’héritage d’Otto Frank [le père d’Anne, seul survivant de la famille], est utiliser la mémoire de la Shoah pour expliquer aux jeunes non seulement le passé, mais aussi le monde contemporain. À travers le personnage d’Ava, une petite réfugiée africaine qui apparaît dans le film, le réalisateur a voulu rappeler que 20 % des enfants dans le monde sont en danger de mort parce qu’ils vivent dans ou à proximité d’une zone de guerre. Le film « Où est Anne Frank ! » veut sensibiliser les jeunes spectateurs au sort de ces enfants victimes de conflits dont ils ne comprennent pas les enjeux et auxquels ils ne prennent pas part. Du point de vue d’un jeune, les trajectoires d’Anne Frank et d’Ava présentent des similitudes.
De nombreuses séances sont déjà prévues avec le public scolaire, en ce mois de décembre ou plus tard, en fonction des protocoles sanitaires liés à l’épidémie de Covid bien évidemment.
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Source : Télérama (résumé)