EMISSION SUR RADIO J DE CE JOUR. 14H50.

Le saviez-vous? La meilleure manière de mesurer l’influence incroyable du lobby américain en Israël est d’étudier la relation de Boeing avec Israël. Le Groupe Boeing, aidé par l’Ambassade américaine à Jérusalem et des lobbyistes de premier plan, fait tout pour ne pas laisser le Groupe Européen Airbus à la conquête du marché israélien. La livraison d’un Airbus A321neo à la compagnie israélienne Arkia en juin 2019 a été une exception.

Boeing s’est construit un monopole de fait en Israël alors que partout dans le monde sa position s’effrite. Les achats d’avions Boeing par El Al sont quasi-permanents. Au fil du temps, les industriels israéliens ont assisté sans broncher au décollage industriel extraordinaire de Airbus qui a supplanté Boeing (sauf en Israël) comme leader mondial de l’aéronautique. Jusqu’en 2010, Boeing caracolait en tête des commandes et des livraisons tandis qu’Airbus s’employait à agrandir sa gamme d’appareils.

Ayant su innover plus précocement que Boeing, Airbus fait désormais la course en tête sur les moyen-courriers et concurrence l’américain sur son créneau historique des gros-porteurs. Un dirigeant de Airbus : « Il y a cinquante ans, Airbus était une société qui faisait marrer Boeing. Pour eux, un groupe fondé par la France et l’Allemagne, ce n’était pas sérieux ». Les israéliens avaient adopté cette attitude.

Depuis 20 ans, à aucun prix Boeing n’est prêt à laisser la moindre miette du marché israélien aux concurrents. Les dirigeants de Boeing avaient demandé, lorsque l’Ex-Secrétaire d’Etat Madeleine Albright était en activité, de soutenir leur action en Israël. Les déclarations sans équivoque des Américains avaient contribué à faire reculer le Premier Ministre israélien dans sa volonté initiale de « laisser les forces du marché jouer ».

Lorsque enfin, en décembre 1999, El Al avait signé un accord (remis en cause plus tard) pour l’achat d’avions Airbus pour un montant de 350 millions de dollars, les Américains avaient tout fait pour stopper l’avance de « l’ennemi ».

Le combat Airbus-Boeing est bien l’illustration d’une lutte serrée entre deux univers industriels qui ne se ménagent pas un instant. Au-delà de l’histoire d’un combat économique, celui-ci illustre l’importance du concept « d’inféodation technologique » utilisé par Boeing.

Une bonne nouvelle cependant pour Airbus. Le nouvel actionnaire de la compagnie aérienne Israir envisage de remplacer ses Airbus A320 et ATR par une famille unique, celle des Airbus A220.

Basée à l’aéroport de Tel Aviv-Ben Gurion et désormais aux mains du groupe BGI Investments de Rami Levy, la compagnie israélienne pense toujours à moderniser sa flotte, comptant actuellement quatre A320 de 180 sièges, d’une moyenne d’âge de 10 ans.

AIRBUS. CENTRE DE R&D.

Il y a quatre ans la société Airbus avait annoncé son intention d’ouvrir un centre de recherche en Israël. Ce centre est consacré à des recherches sur la cybernétique et l’intelligence artificielle, domaines où Israël est également à la pointe mondiale.

Cette annonce avait été faite à Innovatech à Paris par François Auque, qui présidait alors Airbus Ventures, le comité des investissements du fonds de capital-risque doté de 150 millions d’euros par Airbus. Son objectif est de » repérer les start-ups les plus innovantes ».

La convention Innovatech est organisée par Connecting Leaders Club dont la présidente est Valérie Hoffenberg, en partenariat avec Invest in Israel. Innovatech est « destinée à encourager la coopération financière et technologique entre la France et Israël sur le plan de l’innovation ».

François Auque n’a pas précisé de date quant à l’installation de ce centre. Airbus a déjà des centres de R&D à Toulouse, Hambourg et Bangalore (Inde). Airbus n’est pas le premier géant de l’aéronautique à installer un centre en Israël. En 2014, la compagnie américaine Lockheed-Martin a ouvert un centre de recherche et développement à Beer-Sheva.

 

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