Dans sa chronique à 7h20 ce jeudi matin, Jean-François Strouf, directeur Adjoint de l’Espace Culturel et Universitaire Juif d’Europe (ECUJE) et président de JudaïQual – Réparons Le Monde est revenu dans le Morning d’Ilana Ferhadian sur Radio J, sur l’avancée du désert dans tous les pays et la nécessité de les reverdir.
Il est rare qu’un projet réponde à autant de problématiques à la fois: la forêt pluviale, notamment la grande forêt amazonienne qu’on appelle souvent le poumon vert de la planète et en net recul, notamment du fait des coupes sombres que lui infligent les trafiquants de bois, les tenants de la monoculture à des fins industrielles telles que l’huile de palme. Elle perd sa capacité d’absorber le CO2 et de produire l’oxygène nécessaire à la vie sur toute la planète. L’océan est depuis longtemps bien autre chose que le sanctuaire de biodiversité et de vie marine, réservoir lui aussi censé emprisonner le CO2.
Partout le désert avance, sur tous les continents. Il menace les villes, les villages, les champs cultivés et pousse de plus en plus de population à l’exil. Ces réfugiés climatiques viennent grossir les rangs de tous les réfugiés de toutes les causes qu’elles soit politiques sociales et désormais ils en sont au niveau planétaire de loin les plus nombreux.
La solution serait donc de faire appel au génie des chercheurs israéliens pour résoudre tous ces problèmes ? Pas tous, mais en tous cas, une bonne partie d’entre eux !
Pour faire reculer les déserts, il faut bien une collaboration de recherche entre plusieurs universités israéliennes et une de leurs homologues italienne : l’Université de Tel Aviv, l’Ecole des sciences et de l’environnement, l’Université Hébraïque de Jérusalem et l’Université de la Tuscia Viterbo, en Italie. Le projet, financé par le ministère italien de l’Environnement, du Territoire et de la Mer, ne sera pas seulement une aide pour réduire l’empreinte de carbone de l’humanité mais aussi une démonstration de la possibilité de planter une espèce sur des terres que tout le monde pensait inutilisable.
Tout cela afin d’améliorer la qualité de l’air. L’Inde, l’Asie centrale et l’Afrique en particulier, ont de grandes étendues de ces terres désertiques, y compris le vaste désert du Sahara. Une fois que les arbres sont matures, ils deviennent une source renouvelable de biocarburants permettant de réduire la dépendance aux combustibles fossiles. C’est donc un autre intérêt pour Israël et à peu près tous les autres pays sur la planète!
Les chercheurs ont trouvé un moyen de faire pousser des arbres dans les sables arides du désert de la Arava. Ils ne sont pas que jolis. Cette forêt plantée au cours de l’été, au moment où le pic de pollution est à son maximum, permet également de réduire l’excès de dioxyde de carbone dans l’atmosphère en libérant de l’oxygène bénéfique. Mais l’autre bonus « vert » est que ces arbres sont nourris avec un mélange d’eau boueuse recyclée et d’eau salée. Donc ces eaux boueuses sont utilisables en l’état sans avoir à engager un processus complexe et onéreux de transformation préalable. La précieuse eau douce est préservée.
On ne peut pas planter n’importe quel arbre. C’est le Tamarix, une espèce botanique de la famille des cèdres qui contient du sel et est présent dans l’un des déserts les plus anciens du monde qui est suffisamment résistant pour faire l’affaire et reverdir les déserts de la planète.
Jean-François Strouf