Un coup d’État s’est déroulé en Guinée le 5 septembre qui a renversé le président Alpha Condé. Son successeur, Mamady Doumbouya est un homme qui a une solide carrière militaire derrière lui qui est passé par l’École de guerre à Paris et la Légion étrangère en France, mais aussi par l’Académie de sécurité internationale en Israël.
Né en 1980 à Kankan en Haute Guinée, dans l’est du pays, Mamady Doumbouya est issu du peuple malinké comme Alpha Condé. Les Malinkés sont avec les Peuls les deux principales communautés en Guinée. Avant de s’emparer du pouvoir à Conakry, il avait fait toute sa carrière dans l’armée. « Il est le pur produit de la coopération militaire entre l’Afrique et les Occidentaux. Doumbouya a été formé par les Français, les Israéliens et les Américains », signale une source habitant Conakry.
Comme indiqué précédemment, il a été formé en France et en Israël, mais il est aussi diplômé de l’École d’application de l’infanterie et de l’École d’état-major de Libreville (EEML) au Gabon, et par l’École de guerre de Paris… Il a participé aussi au plus grand exercice militaire organisé par l’armée américaine en Afrique, le Flintlock de février 2019 au Burkina Faso.
Un parcours solide qui n’a pas été, pour autant, linéaire comme en témoigne son engagement dans la Légion étrangère au grade de sous-officier. Il s’était engagé pour cinq ans. L’occasion pour lui d’engranger les opérations extérieures sur le continent, en Côte d’Ivoire et Centrafrique, mais aussi sur des théâtres plus éloignés comme l’Afghanistan. On le dit d’une nature calme, capable de maîtrise de soi, de décision rapide, et autoritaire. Marié à une Française, père de trois enfants, selon la presse guinéenne, Mamady Doumbouya est également diplômé d’un master 2 en défense et dynamiques industrielles de l’université Panthéon-Assas Paris 2.
Si son coup d’État a été plutôt bien accueilli par la population, la société civile et l’opposition politique, tout le monde s’interroge sur son projet pour la Guinée. Lundi 6 septembre, dans une interview accordée à France 24, il s’est voulu rassurant, expliquant qu’il voulait organiser une transition vers une démocratie réelle. Mardi, il a précisé sur Twitter qu’il reviendra dans le futur à un gouvernement « d’union nationale » de conduire cette transition politique. Cependant, en 2017, dans un colloque organisé par l’état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger (EMSOME), à l’École militaire à Paris, il déclarait à propos de la « bonne gouvernance » en Afrique : « Le modèle européen (est) inapplicable chez nous. »
Source : La Croix