Des vacances de cœur. La jeunesse d’Eli. Il faut bien que jeunesse se passe! Eh oui, elle peut aussi se passer de la plus belle des façons. En Israël, ces fameux ados qui sont souvent l’objet de préoccupations ont une corde originale à leur arc: le volontariat.

Cette caractéristique est très répandue et elle s’exprime particulièrement pendant les grandes vacances. Nous vous proposons de découvrir un de ces projets, la kaytana Lev El Lev des jeunes du Yichouv Eli. Un projet devenu une tradition incontournable.

Depuis 15 ans maintenant l’été de plus de 120 adolescents d’Eli, qui ont entre 15 et 18 ans, est rythmé par cette kaytana pas comme les autres. Le but de leurs vacances est d’organiser et d’animer un centre aéré d’une semaine en pension complète pour des jeunes handicapés mentaux. Ambitieux, direz-vous? Rien ne fait reculer la jeunesse d’Eli. Et pourtant, ce n’est pas une mince affaire.

En effet, comme dans tout projet, le nerf de la guerre, c’est l’argent. Ainsi, depuis Pessah déjà cette jeunesse incroyable ne manque pas d’idées pour récolter la somme importante nécessaire pour une telle organisation. Qui a dit que les ados étaient paresseux?! Pour rien au monde, ils ne rechignent à la tâche: ”Depuis Pessah, nous commençons à faire différentes opérations et activités pour gagner de l’argent. Nous tenons des stands de nourriture à chaque événement dans le yichouv, nous lavons les voitures, nettoyons les maisons. Nous allons aussi à la rencontre des gens, notamment à Jérusalem, et nous leur expliquons notre projet et leur demandons d’y participer par un don”. Ce n’est pas moins de 100000 shekels dont ils ont besoin pour mener à bien leur projet !

Les jeunes d’Eli sont motivés et ont bien conscience de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules. Bat Ami, une des responsables de la kaytana le résume: ”Ce camp d’été représente beaucoup pour les jeunes dont nous nous occupons. Il s’agit de les sortir de leur routine, de leur apporter de la joie, des rires et des expériences uniques. Pour leurs parents aussi c’est important: pendant une semaine, ils peuvent souffler leur quotidien n’est pas toujours facile”.

Alors même s’ils avouent que la collecte de fonds n’est pas aisée et qu’ils doivent persévérer, ils savent que le jeu en vaut la chandelle et ils sont prêts à recommencer chaque année.

Distribution de bonheur!

L’aspect financier mis de côté, organiser une semaine de centre aéré est un travail colossal. Ajoutons à cela qu’il s’agit d’occuper des jeunes handicapés, on comprend l’ampleur de la mission que se sont fixés les jeunes d’Eli. Le camp est organisé en partenariat avec une association d’enfants aux besoins particuliers, Ale Sia’h. Elle fournit aux organisateurs et aux animateurs l’encadrement médical nécessaire. Pour le reste, ce sont les ados du yichouv qui s’occupent de tout. Et l’investissement est de taille: piscine, ateliers manuels, théâtre voire kayak ou sortie au Luna Park ! ”Pour nous aussi, c’est beaucoup d’amusement”, affirment-ils. Les gestes de la vie quotidienne sont aussi assurés par cette équipe: les repas, les douches, les dortoirs, tout est géré avec bonne humeur.

L’encadrement est strict, chacun des 70 participants se voient accompagnés d’un voire deux animateurs. L’ambiance est telle que les liens qui se nouent sont très forts. ”Ces enfants sont très attachants”, nous confie Bat Ami, ”même si certains ne savent pas exprimer leurs sentiments, nous les comprenons. On voit aussi des sourires, on entend des rires, c’est un bonheur pour nous aussi. Nous éprouvons beaucoup de satisfaction à faire du bien autour de nous”.

”Stop aux écrans, nous voulons du sens”

Cela pourra paraitre surprenant, mais ces ados d’Eli le reconnaissent volontiers: ”Les écrans, ça suffit! Nous voulons donner du sens à nos vacances, faire quelque chose de grand, de profond”. Cette mentalité les pousse à passer leur confort personnel en second plan, à une période où pourtant on pourrait ne penser qu’à soi, à sortir entre amis ou à faire la grasse matinée. Ce programme n’effleure même pas les jeunes de l’équipe de Lev el Lev et apparemment ils ne seraient pas les seuls. Pour Bat Ami ”beaucoup de jeunes ne demandent que ça mais ils n’en ont pas toujours la possibilité. Le Yichouv Eli nous donne les infrastructures nécessaires pour mener à bien notre projet alors nous en profitons. Aujourd’hui, on peut voir que notre kaytana a donné des idées dans d’autres yichouvim. Nous en sommes très heureux”.

Et ce n’est pas non plus par hasard que la jeunesse d’Eli se donne à fond pour des enfants handicapés. Pour eux, la valeur suprême c’est le hessed, aider son prochain. ”Au début, on peut avoir une appréhension”, reconnait Bat Ami, ”mais très vite on apprend à connaitre ce monde. Cette année, les animateurs auront un jour de préparation, mais à vrai dire, on se laisse emporter par le rythme de la semaine et tout se passe à merveille”.

Ils reconnaissent que l’organisation et la gestion de cette kaytana est difficile. Mais au bout du compte, c’est un défi qu’ils se plaisent à relever, dans lequel ils s’épanouissent et qui leur donne des leçons pour la vie.

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