En plein cœur de l’été, une « bombe glacée » s’est s’abattue sur Israël : la marque américaine Ben & Jerry’s a décidé de cesser de vendre ses glaces dans les territoires palestiniens occupés.
Un article de Jacques Bendelac (1). « Le célèbre fabricant a laissé l’Israélien en état de choc après l’annonce de deux nouvelles inattendues : premièrement, Ben & Jerry’s serait de fabrication israélienne et deuxièmement, il existerait des territoires palestiniens occupés par Israël.
Le premier choc est aisément digérable : l’Israélien croyait consommer une glace made in USA. Eh bien non : le pot de glace Ben & Jerry’s est fabriqué en Israël.
Le second choc sera plus difficile à avaler : la société-mère américaine Ben & Jerry’s est venue rappeler aux Israéliens que leur pays occupe des territoires palestiniens, habitants compris.
Cinquante-quatre ans d’occupation
Au-delà des réactions légitimes de la classe politique israélienne pour dénoncer une forme nouvelle de boycott, l’annonce de la société américaine a pris de court les consommateurs israéliens.
Et pour cause : beaucoup d’entre eux croyaient la question de l’occupation palestinienne oubliée, morte et enterrée.
Entre marteau et enclume.
La glace Ben & Jerry’s est produite dans le sud d’Israël, par une usine israélienne sous licence américaine ; comme souvent dans le secteur de l’agroalimentaire, un franchisé israélien a acquis le droit de produire en Israël une glace sous la marque Ben & Jerry’s, bien sûr en utilisant les mêmes secrets de fabrication.
Certes, la décision de la marque américaine de ne pas renouveler l’accord de licence au fabricant israélien n’aura pas d’effet immédiat : la licence israélienne expire en décembre 2022, soit dans un an et demi.
Il n’empêche que les 160 salariés des usines Ben & Jerry’s en Israël se trouvent entre le marteau et l’enclume, position qui va leur imposer un choix difficile.
Le refus d’accepter le diktat américain leur ferait perdre leur emploi, un marteau économique qui va peser sur leur tête pendant un an et demi.
Effet inattendu.
Disons-le tout net ; un boycott quel qu’il soit et d’où qu’il vienne ne résoudra aucun conflit géopolitique ou diplomatique et il faut s’y opposer fermement.
La réaction « sioniste » à l’annonce du fabricant de glaces n’est pas de jeter les pots de glaces à la poubelle ; elle est de continuer à les consommer pour rejeter le boycott d’entreprises israéliennes et soutenir l’emploi.
La normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis ne peut remplacer une paix négociée avec les Palestiniens ».
(1) le rédacteur en chef d’IsraelValley ne partage pas l’avis de Jacques Bendelac. Mais il est toujours excellent pour nos lecteurs de connaître des avis différents.