EDITORIAL. Après les révélations chocs sur le logiciel espion Pegasus conçu et commercialisé par la société israélienne NSO et qui aurait servi à des fins illégitimes, Jérusalem s’inquiète d’une atteinte à son image mais aussi que cette affaire n’endommage ses relations avec ses alliés.

Par exemple, avec la France après qu’il eut été révélé que ce logiciel aurait été utilisé par le Maroc pour surveiller le président français Emmanuel Macron. Ce que craint notamment Jérusalem est que ses pays ne viennent tôt ou tard, lui demander des comptes.

Le ministre de la Défense Benny Gantz a rejeté toute responsabilité de l’état d’Israël dans cette affaire et rappelé que Jérusalem autorisait l’exportation de moyens informatiques exclusivement aux gouvernements, et uniquement à des fins légales dans le but de prévenir et d’enquêter sur les crimes et le terrorisme.

Aucun consentement n’a été donné à NSO pour utiliser le logiciel Pegasus à d’autres fins. Cependant dans un souci de transparence, il est probable qu’une commission dirigée par le Conseil national de sécurité -un organe directement subordonné au Premier ministre Naftali Bennett qui n’a pas encore commenté l’affaire- soit nommée.

Objectif répondre à ces questions : faut-il durcir les critères liés aux exportations de défense ou leur supervision, y compris une nouvelle réglementation.

Quelqu’un a-t-il enfreint la loi au sein de NSO ou du ministère de la Défense ? Quoiqu’il en soit Israël devrait tirer de cette affaire les leçons suivantes : rationaliser son système de surveillance et établir des mécanismes qui surveilleront non seulement l’identité de ceux qui vendent des produits liés à la sécurité et à la surveillance – mais aussi l’identité de l’utilisateur final du produit. La question cruciale sera de déterminer où commence et où s’arrête la responsabilité d’Israël.

Nathalie Sosna-Ophir. (Page Facebook). Copyrights Nathalie Sosna Ophir.

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