Exclusivité Israël Valley. De nombreuses pages de l’histoire de France ont été écrites hors de l’hexagone, mais si le public a la connaissance des nombreuses batailles qui se sont déroulées en Europe, des conquêtes coloniales ou même de sa participation à l’indépendance des USA, l’existence de ses faits saillants en Israël est moins bien connue.

Pourtant, en plus du temps des croisades, où la possession de Jérusalem a joué un rôle clé, des forces françaises ont été en Terre d’Israël en 1799 dans la continuité de la Campagne d’Egypte. Afin de se prémunir d’une attaque venant de Syrie, Napoléon avait décidé d’anticiper le combat en s’y rendant. Après soixante lieues d’une marche pénible dans le désert, son armée arriva jusqu’à Gaza, puis à Jaffa qui fut conquise par la force sur les Turcs.

Avant de quitter Jaffa pour attaquer Saint-Jean-d’Acre, Bonaparte y établit un Divan, un grand hôpital, dans lequel furent reçus les soldats atteints de la peste qui est apparue dès le commencement du siège. Afin de dissiper les craintes et de tranquilliser les esprits, il se rendit au chevet des malades en leur disant : « Vous le voyez, cela n’est rien ». Au sortir de l’hôpital, il répondit à ceux qui l’accusaient d’avoir commis une grande imprudence : « C’était mon devoir, je suis le général en chef ».

Cependant après l’échec du siège de Saint-Jean-d’Acre, la situation de l’armée française devint critique ; outre la menace que les troupes ottomanes faisaient peser sur ses arrières pendant sa retraite et les fatigues et privations qui l’attendaient dans le désert, elle avait à sa charge un grand nombre de pestiférés : les Français craignent qu’ils soient massacrés par les Ottomans s’ils étaient laissés sur place, mais aussi que l’épidémie continue à faire des ravages dans ses rangs s’ils étaient emmenés. Bonaparte ordonna l’évacuation des pestiférés, mais selon plusieurs témoignages de ses officiers, Napoléon préconisa de faire empoisonner plusieurs dizaines de ses soldats intransportables, ce que les Anglais révèlèrent dans leur presse pour le discréditer.

En commandant cette toile à Antoine-Jean Gros, Bonaparte, devenu premier consul, a souhaité qu’elle contribue à le laver des accusations anglaises. L’œuvre fut présentée au Salon de 1804 peu avant le sacre. C’est le premier chef-d’œuvre de la peinture d’histoire napoléonienne où, comme le Christ, Bonaparte impose sa main sur un pestiféré.

La composition du tableau montre les arcades du monastère arménien qui laissent apparaître au fond la ville de Jaffa, dominée par une tour où flotte le drapeau français. La toile est visible au Louvre et une esquisse de ce tableau, créée en 1802 est actuellement conservée au musée Condé à Chantilly.

 

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