Editorial de Daniel Rouach. J’ai reçu un appel de mon ami Erythréen (25 ans). Je l’ai connu lors de mon hospitalisation (Covid-19) à l’Hôpital Assaf Harofe où j’ai été enfermé littéralement durant 23 jours.  Il travaille dans une boulangerie dans la région de Tel-Aviv. Son nom est Hadash.

Je savais qu’il ne pouvait pas être expulsé du pays, car l’aéroport est fermé et le balagan gouvernemental présente un avantage pour lui car personne ne peut prendre la responsabilité d’une expulsion sauvage.

Pour information : J’ai décidé depuis ma sortie de l’hôpital de me « rapprocher » du parti Shas, car Arié Deri, le leader de ce parti religieux séfarade (né au Maroc comme moi), très peu favorable aux réfugiés, pourra entendre ma voix en cas de danger d’expulsion de Hadash).

J’ai créé autour de Hadash, son amie, et ses amis Erythréens qui habitent dans un appartement de la Région de Tel-Aviv un « Comité Informel de type Network » (avocat, conseiller, amis de Tsahal, volontaires…) qui agira sur le terrain en cas d’expulsion.

Lors de son appel Hadash me dit qu’il va être vacciné contre le Covid-19 avec son amie d’origine africaine. Je savais que la ville de Tel-Aviv avait décidé de vacciner en masse les réfugiés africains. Je pensais que c’était encore une promesse électorale du Maire Ron Houldaï qui a créé un parti (mort-né) pour les élections du 23 Mars. En fait c’était très sérieux! Hier des centaines de réfugiés africains ont été vaccinés. Et la campagne de vaccination est énorme. Des milliers d’africains concernés. Un vrai miracle. Pour la première fois j’ai vu Hadash en pleur. De joie…  Il y a des moments où je suis très fier d’être israélien.

LE PLUS. DANS NOS ARCHIVES EN JANVIER 2021. « La ville de Tel-Aviv a pris la décision de vacciner ses réfugiés. Cette décision est importante car de nombreux réfugiés vivent en Israël, parfois dans des conditions difficiles. Au moins 42 000 personnes sont concernées.

Des milliers de migrants africains vivent en Israël. Une majorité est issue de l’Érythrée ou du Soudan, des pays en guerre. « Hotline for refugees and migrants », une organisation non gouvernementale israélienne de défense des droits des réfugiés : entre 2009 et 2017, seulement 52 personnes, dont une minorité d’Érythréens et de Soudanais, ont obtenu le statut de réfugié sur près de 11 000 demandes.

En Israël 92 % des réfugiés sont originaires d’Érythrée et du Soudan, des pays africains en guerre. Selon « Hotline for refugees and migrants », l’entretien du demandeur d’asile aboutit le plus souvent, selon un processus bien rodé, à un refus sous prétexte de la non crédibilité du requérant et de l’incohérence de son discours.

 

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