EDITORIAL. La coopération d’affaires Israël-Maroc va se réaliser. Des centaines de leaders PDG, Entrepreneurs vont s’activer. Ils viennent d’Israël, Canada, Etats-Unis, France… Les trends les plus étonnants.

Trend 1. L’importance des juifs Américains et Canadiens.

Des juifs francophones américains et canadiens souhaitent vraiment commercer et investir au Maroc avec la coopération d’hommes d’affaires israéliens de culture anglo-saxonne. Et ce sont eux, d’après nous, qui vont à terme réaliser des contacts d’affaires solides et seront à terme de grands investisseurs au Maroc. Ils en ont les moyens financiers et la rage de vaincre.

Les juifs français proches d’Israël en affaires restent attentistes. Cela va certainement changer. Les israéliens, de culture d’affaires anglo-saxonne le plus souvent, quant à eux, vont suivre les grandes directions formalisées par le patronat du pays vis à vis du Maroc.

Trend 2. La place des juifs israélo-marocains.

Ce ne sont pas obligatoirement les séfarades israéliens qui vont bâtir le futur des deux pays. Il existe déjà au Maroc une élite juive de grande qualité, proche du Palais, et qui va tout faire pour encourager des relations bi-nationales israélo-marocaines.

Les juifs israélo-marocains qui vivent dans l’Etat Hébreu sont peu impliqués dans les grands contrats entre Israël et le Maroc (aéronautique, irrigation, santé). On les retrouvent dans la sphère culturelle. Des entreprises israéliennes du secteur de l’irrigation sont déjà actives au Maroc et sont dirigées par des hommes d’affaires Sabra (nés en Israël et issus des Kibboutzim).

Les juifs de première génération d’origine marocaine vivant en Israël mènent rarement des entreprises du hightech qui font la force du pays. Ils connaissent mal la nouvelle génération d’affaires marocaine qui est une super-élite formée en France et aux Etats-Unis. Quelques ingénieurs israélo-marocains formés au Technion sont bien actifs mais sont peu nombreux.

Gadi Eisenkot, a été le premier juif marocain à occuper la fonction suprême de chef d’état-major. Eisenkot n’a jamais marqué la relation israélo-marocaine. L’ex numéro 1 de Tsahal est né à Tibériade de parents marocains. Après s’être forgé une réputation de dur à cuire dans la brigade d’infanterie Golani, il a décroché en 2015 le poste le plus respecté et admiré. “C’est un message très fort. Notre pays a réussi à intégrer des juifs de partout dans le monde qui ont contribué à construire l’identité nationale israélienne”, soutient Bruce Maddy-Weitzman, expert au Centre MosheDayan de Tel-Aviv.

SYNTHESE ET CONCLUSIONS.

Le futur de la relation Israël-Maroc va reposer essentiellement sur de jeunes leaders qui n’ont presque plus rien à voir avec la culture israélo-marocaine de première génération (parler l’arabe, musique, gastronomie,…).

Les israéliens originaires du Maroc d’ancienne génération ne sont pas obligatoirement ceux qui vont mettre en place un business solide Casablanca-Tel Aviv. Leur connaissance profonde du Maroc des affaires est assez obsolète. Ce sont ceux qui sont âgés de 30 ans/40 ans qui seront en première ligne.

Dr Daniel Rouach

LE PLUS. Jamais un Marocain n’a dirigé Israël. Ni un mizrahi, un juif venant des pays arabes. Pourtant, au moins un Israélien sur dix est originaire du royaume chérifien.

“Les histoires à succès des juifs marocains ne sont plus des exceptions, même si cette communauté vit encore des discriminations économiques et sociales”, analyse Bruce Maddy-Weitzman, spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient au Centre Moshe-Dayan de Tel-Aviv.

À l’aube de la création d’Israël il y a 70 ans, les familles juives marocaines ont répondu par milliers à l’appel des sionistes pour peupler la Terre promise. Ces Marocains ont été installés massivement aux frontières du pays, comme des boucliers humains face aux ennemis musulmans de la Jordanie, et discriminés par l’élite ashkénaze, composée de juifs venus d’Europe de l’est, qui dirigeait le jeune pays. À l’époque, les juifs arabes avaient le sentiment d’être des Israéliens de seconde classe. Sans grand pouvoir ni influence.

Cinquante ans plus tard, Ehud Barak s’en est excusé au nom du Parti travailliste, l’ancêtre du Mapaï, bastion des fondateurs d’Israël. (telquel.ma)

LE PLUS. La majorité des Juifs du Canada sont de rite ashkénaze et la minorité séfarade, très active dans le monde du business, est estimée à 35 000 personnes. La plupart des séfarades sont francophones (ce qui est un plus majeur dans la coopération avec le Maroc) et vivent à Montréal. Après les États-Unis, Israël et la France, le Canada compte la quatrième plus grande communauté juive sur la planète, plus grande encore que celles du Royaume-Uni et de la Russie. Les membres de la communauté vivent surtout dans les provinces de l’Ontario et du Québec, puis en Colombie-Britannique, en Alberta et au Manitoba.

LE PLUS. (1).  Les représentants de la communauté juive marocaine à New York ont hautement salué le rapprochement entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël, soulignant que ces nouveaux liens sont une source de « joie et de fierté » pour les membres de cette communauté qui reste très attachée à ses racines et à son pays d’origine, le Maroc.

« Ce rapprochement est pour nous un rêve qui devient réalité. C’est un événement historique qui ne va pas manquer de ramener la paix dans la région, en ce sens que d’autres pays vont suivre l’exemple du Maroc », a déclaré, à la MAP, le Rabbin de la communauté juive marocaine de New York, Gad Bouskila. « En tant que juifs marocains, ce rapprochement historique est pour nous une véritable fierté. On est tous les fils d’Abraham, et c’est ainsi que l’on voit les choses : on veut vivre en paix et montrer notre fraternité au monde entier », a dit ce natif de Casablanca, qui a fondé, il y a 32 ans à New York, la première synagogue juive marocaine des Etats-Unis.

Pour lui, ce rapprochement historique est à même de contribuer à ramener la paix entre Palestiniens et Israéliens et mettre fin à un conflit qui n’a que trop duré au Proche Orient. Sur le plan économique, a estimé le Rabbin Bouskila, les accords signés entre le Maroc et Israël vont être aussi très bénéfiques en termes d’échanges commerciaux et d’investissement entre les deux pays. « C’est déjà une porte vers un avenir très brillant », a-t-il dit.

Evoquant les liens qu’entretient la communauté juive marocaine avec le Royaume, Gad Bouskila a dit : « On a toujours été fier de notre pays le Maroc, car on a toujours vécu avec nos frères marocains dans l’entente et la fraternité. Cette fraternité que l’on a vécue avec nos voisins musulmans marocains est une source de fierté pour nous ». De son côté, le Rabbin de la Congrégation Séfarade de Manhattan, Raphael Benchimol, a également déclaré à la MAP que la communauté juive marocaine est « très contente » du rapprochement entre le Royaume et Israël.

« Nous espérons et prions que la relation formidable et fructueuse qui existe entre les Juifs marocains et le Royaume du Maroc, puisse être un brillant exemple pour inspirer d’autres pays, afin qu’ils puissent voir les fruits que le respect mutuel et l’amitié entre deux peuples peuvent apporter, et pour que la paix et l’harmonie fleurissent pour toujours dans notre monde », a dit le Rabbin Benchimol.

« En tant que juifs marocains, le Maroc et le peuple marocain seront toujours proches de nos cœurs. Beaucoup d’entre nous ont encore de la famille et des amis au Maroc. Nos ancêtres sont enterrés au Maroc. Mais par-dessus tout, la raison pour laquelle le Maroc nous tient à cœur, ce sont les bons souvenirs que nous gardons de notre enfance, y compris les bons souvenirs de pouvoir vivre en tant que juifs dans la paix et l’harmonie », a-t-il témoigné.

« La liberté, et notamment la liberté de religion, dont nous avons bénéficié en tant que Juifs au Maroc nous a permis de prospérer en tant que communauté juive, cela nous a permis de préserver nos traditions et notre héritage », s’est félicité M. Benchimol.

« Notre présence ici à New York démontre que bien que nous ayons quitté le Maroc, le Maroc ne nous a jamais quittés. Et cela me rappelle les sages paroles de Feu SM Hassan II qui avait dit : « Lorsqu’un citoyen juif marocain quitte son pays, nous perdons un citoyen mais nous gagnons également un ambassadeur ».

« Les plus d’un million de Juifs marocains qui vivent actuellement hors du Maroc, que ce soit en Israël ou parmi la diaspora, sont en effet des ambassadeurs de bonne volonté pour leur pays d’origine, le Maroc », a-t-il affirmé.

Pour sa part, Maurice Perez, représentant et membre influent de la communauté juive marocaine de New York a déclaré que le rapprochement entre le Maroc et Israël est une « grande nouvelle » que la communauté juive marocaine a accueillie avec « joie et fierté ».

« Entre la communauté juive aux Etats-Unis et le Maroc, les relations ont toujours été excellentes et empreintes de respect mutuel et d’esprit de paix », a-t-il confié à la MAP.

Selon lui, les juifs d’origine marocaine ont grandi et vécu dans la paix et la quiétude au Maroc, et la décision historique d’établir des relations avec Israël va contribuer à enrichir davantage les liens économiques et culturels entre les deux pays.

« Cette initiative va encourager d’autres pays de la région à emboiter le pas au Maroc, ce qui va certainement contribuer à promouvoir la paix et la compréhension mutuelle », a estimé M. Perez.

Il a, à cet égard, tenu à rendre hommage à la mémoire et aux initiatives pionnières et décisives de Feu SM Hassan II en faveur de la paix et de l’entente cordiale au Proche Orient.

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