HISTOIRE EN MOUVEMENT. L’histoire de France est tout sauf un long fleuve tranquille. Elle a connu de nombreuses heures de joies et de gloire, mais aussi des moments sombres avec d’innombrables invasions et guerres (dont deux mondiales), des massacres comme celui de la saint Barthélémy, des crises sanitaires, mais aussi des menaces directes contre ses gouvernants.
Car si les chefs d’Etat dépensent beaucoup d’énergie pour arriver au pouvoir, y rester leur demande une attention de tout instant.
Ainsi, il y a eu deux rois et deux présidents assassinés, un monarque décapité et le dernier roi mérovingien a fini sa vie tonsuré et enfermé dans une abbaye.
Même les régimes ont été menacés. La royauté a été renversée trois fois en 1789, 1830 et 1848 et la République a été balayée en de nombreuses occasions.
Si les coups d’État les plus connus sont ceux des deux Napoléon (l’oncle et le neveu), la Commune a menacé la IIIème République, qui s’est terminée en 1940 pour être remplacée par l’Etat Français du Maréchal Pétain.
Mais il y en a eu d’autres menaces, comme le putsch des généraux à Alger en 1961 ou la grande manifestation d’extrême-droite le 6 février 1934, place de la Concorde. Ce jour-là, 30.000 personnes protestèrent contre le limogeage du préfet de police de l’époque et attaquèrent l’Assemblée Nationale (une telle action serait impensable de nos jours).
Paradoxalement, les deux tentatives les plus menaçantes contre la République ont échoué par l’absence de volonté de ceux qui auraient dû prendre le pouvoir.
En 1873, après la défaite de la guerre contre la Prusse et la chute du Second Empire, un consensus du monde politique s’était établi pour rétablir la Royauté au profit du comte de Chambord, petit-fils de Charles X. Tout était prêt … sauf l’intéressé qui déclara qu’il refusait de garder le drapeau bleu-blanc-rouge et qu’il voulait revenir au drapeau blanc de l’Ancien Régime. Cette décision lui coûta la couronne.
Plus tard, ce sont 50.000 personnes qui se sont rassemblées à Paris le 27 janvier 1889 pour inciter le ministre de la Guerre, le général Boulanger, à marcher vers l’Elysée et prendre le pouvoir. Celui-ci déclina la proposition par pusillanimité et il se suicida deux ans plus tard sur la tombe de sa maîtresse.
Comme l’écrivit Georges Clémenceau comme proposition d’épitaphe : « Ci-gît le général Boulanger, qui est mort comme il a vécu, en sous-lieutenant ».