Sur la planète hockey, les Chiefs de Bat Yam et les Mighty Camels de Dubai font figure de grands inconnus. Et pourtant, les deux clubs ont écrit une petite page d’histoire ces derniers jours à l’occasion du premier match d’une équipe de sports israélienne aux Emirats.
La ville de Bat Yam, au sud de Tel-Aviv, sur les rives de la Méditerranée, est plus connue pour ses plages, son climat idyllique ou ses retraités du Mossad (les renseignements extérieurs) que pour son club de hockey sur glace. D’autant que la ville n’a pas de glace de patinoire. Ce qui ne l’empêche pas de compter sur un club local, les Chiefs -nom aussi de l’équipe fictive dans Slap Shot, film fétiche des années 1970 pour les amateurs de hockey – qui ont disputé la semaine dernière deux matches contre les Mighty Camels de Dubaï, aux Emirats arabes unis.
Cette double confrontation a eu lieu alors que les Emirats et Israël ont scellé en septembre une normalisation de leurs relations lors d’une cérémonie à la Maison Blanche. Avant cet accord, des cyclistes disposant d’une double nationalité, dont celle d’Israël, s’étaient déjà rendus aux Emirats. Mais il s’agissait bien là, à Dubaï, du « premier match » de sport disputé par une équipe israélienne en sol émirati, estiment les organisateurs, qui ont même reçu la bénédiction de Gary Bettman, le commissaire de la ligue nationale de hockey (NHL), le championnat nord-américain, pour ce duel passé jusqu’à présent sous le radar.
Dans un message vidéo au organisateur, le patron de la NHL s’est félicité que le « premier match professionnel entre une équipe d’Israël et des Emirats » soit une rencontre de hockey sur glace. « C’est une occasion historique (…) et nous sommes fiers que le hockey puisse rapprocher les peuples ».
Joueur des Chiefs de Bat Yam et co-organisateur des matches, remportés par son équipe, Josh Greenberg souligne à l’AFP que l’état d’esprit était « amical » lors de cette double confrontation historique. Après cette manche « aller », le club israélien dit souhaiter recevoir ces nouveaux rivaux pour un match « retour ». « Nous n’avons pas encore de calendrier. Tout dépend du Covid », explique M. Greenberg, un Israélien originaire des Etats-Unis.
Israël dispose actuellement de trois « arénas » – à Holon (où s’entraîne le club de Bat Yam), à Metoula (nord) et une patinoire récente ultra-moderne à Tvunot (centre). Mais Josh Greenberg et ses acolytes rêvent, eux, d’accueillir les « chameaux » de Dubaï à Jérusalem dans un « stade de 10.000 sièges »… En 2017, lors des « Maccabiah Games », compétition réunissant des athlètes juifs du monde entier, des matches de hockey sur glace avaient été disputés en plein mois de juillet au « Pais Arena », une salle multisport fermée de 11.000 sièges dans la Ville sainte disposant d’un système de réfrigération.
« A Jérusalem, il y aurait des Juifs, des Arabes, des Nord-Américains, des Russes (…). Il n’y a aucun doute dans mon esprit que toutes les places seraient prises », affirme Josh Greenberg, qui exprime également le souhait de « jouer dans d’autres pays » de la région.
Outre les Emirats, Israël a annoncé des accords ces derniers mois avec Bahreïn, le Soudan et le Maroc, pays qui compte aussi une équipe de hockey sur glace. « Nous avons définitivement le Maroc en tête », lance M. Greenberg, qui pousse son rêve encore plus loin avec la création d’une ligue de hockey sur glace pour le grand Moyen-Orient…
Source : L’Orient