Une histoire incroyable qui va faire sourire les francophones israéliens et les juifs de France.Plastic Bertrand est juif! Des cheveux blonds en brosse et le tube Ça plane pour moi… Plastic Bertrand, de son vrai nom Roger Allen François Jouret, est un chanteur incontournable des années 70.
Selon (1) : »« On me prend toujours pour un mec bizarre ! », s’étonne le chanteur de 66 ans qui sort son dixième album intitulé L’Expérience humaine. En pleine promo, Roger Jouret de son vrai nom s’est livré comme jamais au Parisien, en revenant notamment sur ses origines familiales et bien sûr sur son tube planétaire, Ça plane pour moi, sorti en 1977.
Numéro 1 dans trente et un pays, ce titre va propulser Plastic Bertrand au rang de star. Mais si le natif de Bruxelles aux cheveux peroxydés devient aussitôt connu dans le monde entier, son incroyable réussite va être entachée d’une polémique. Lou Deprijck, le compositeur et producteur de ce hit considéré comme la première chanson punk francophone, affirmera en effet, quelques années plus tard, être celui qui chante sur le disque. L’affaire qui fera grand bruit ira même jusqu’au tribunal. « La justice a tranché en 1990 et en 2002, tient aujourd’hui à préciser Plastic Bertrand. Je suis l’interprète légal du titre… C’est ma chanson, c’est ma vie. »
Mais derrière l’artiste un peu perché, qui ne devrait son succès qu’à un doublage consenti, se cache en réalité un homme meurtri par un lourd secret de famille… Benjamin d’une fratrie de quatre enfants, le petit Roger a été élevé par un père français militaire et une mère juive ukrainienne, petite-fi lle de paysans, qui se sont rencontrés dans des circonstances tragiques pendant la Seconde Guerre mondiale. « Ma mère s’est fait rafler par les Allemands en 1942, mon père était prisonnier du travail, raconte-t-il plein d’émotion. Ils se sont croisés dans un camp de concentration en Allemagne, ont eu le coup de foudre et se sont enfuis jusqu’à Bruxelles. Alors qu’après la guerre, on renvoyait volontiers chez elles les femmes ukrainiennes.
Mes parents se sont cachés : il s’agissait de ne pas faire de vagues… » Ils lui demandent aussi de rester cloîtré, le privant ainsi d’une bonne partie de son enfance.
Il prendra sa revanche à l’âge adulte en passant de l’ombre à la lumière comme il le dit lui-même : « Si j’ai voulu me montrer, c’est parce qu’on m’a demandé de me cacher quand j’étais petit. »
Hélas, au faîte de sa gloire dans les années 80, cet « extraterrestre » va sombrer dans les excès en tout genre. Il néglige sa femme, Évelyne, et est, pour son fi ls et sa fi lle, Lloyd et Joy, un papa aux abonnés absents.
« Un jour, je rentre de tournée, très fatigué, ça doit être en 1985, mes enfants de 3 et 6 ans sont devant la télé et ne me regardent même pas. Je prends une claque, je pige que je suis en train de passer à côté de ma vie », raconte-il. C’est le déclic. Dès lors, le chanteur décide de leur consacrer plus de temps. « Je leur dois la vie », conclut-il, pas mécontent d’avoir réussi à apprivoiser par la même occasion le petit garçon écorché vif qui sommeillait au fond de lui ».
(1) Source France Dimanche