VIANDE ARTIFICIELLE. Comment produire de la viande sans animal et révolutionner notre consommation ? En Israël, Aleph Farm, tente de constituer une « viande propre ».

Le principe est de faire pousser de la viande en dehors de l’animal. Une fois les cellules prélevées, elles sont nourries dans un bioréacteur et prêtent à être développées. On parle de viande propre car elle est produite dans un environnement stérile. Pour les start-ups, la clean meat serait disponible à petite échelle en deux ans et à grande échelle dans cinq. Reste à savoir s’il est envisageable de produire en grosses quantités sans que la demande dépasse l’offre?

STEAK DE ALEPH FARMS. Une viande sans viande, c’est le projet ambitieux d’une start-up israélienne. Aleph Farms est une startup israélienne spécialisée dans la viande in vitro. Elle est la première au monde à avoir créé un steak à partir de cellules-souches. Les locaux de la startup, implantés à Rehovot, un quartier technologique et scientifique à 30 kilomètres de Tel-Aviv, ressemblent plus à un labo pharmaceutique qu’à une ferme. Une pièce de réunion, deux offices commerciaux, des grandes photos de vaches placardées sur les murs, et quatre pièces en enfilade, où s’empilent machines haut de gamme, éprouvettes et blouses blanches.

Didier Toubia, PDG de la Startup Aleph Farms, relève le défi mondial de la « Clean Meat », la première entreprise à cultiver de vraies pièces de viande directement à partir de cellules de bovins. Aleph Farms produit de la viande propre qui ressemble à de la viande en plein air en utilisant un processus de texture 3D. La technologie d’Aleph Farm surmonte le principal problème de la viande propre – simuler de la vraie viande.

 » Notre viande est plus proche des viandes fermières grâce à une approche développée par le Technion, qui se concentre sur la croissance directe de la partie comestible de l’animal en utilisant 4 types de cellules – assurant un produit final qui ressemble au goût, à la texture structure de la viande d’élevage. » explique Didier Toubia.

B. SALICROP.

Israël est célèbre dans le monde entier pour la culture des poivrons et des tomates dans les conditions arides et salées du désert. La startup israélienne Salicrop a trouvé un moyen innovant de permettre à un large éventail de cultures, dont le riz, le blé et le coton, de pousser sur des sols salins à une grande échelle commerciale.

Cette entreprise a mis au point un traitement des graines personnalisé qui permet aux cultures de croître dans des sols peu favorables. Ce traitement, qui présente des avantages prometteurs pour les grands producteurs et distributeurs de graines ainsi que pour les petits exploitants agricoles, pourrait jouer un rôle décisif dans l’éradication de la faim. Les tests de SaliCrop en Israël montrent que ses semences donnent jusqu’à 32 % de récoltes de plus.

Salicrop permet à un large éventail de cultures, dont le riz, le blé et le coton, de pousser sur des sols salins à une grande échelle commerciale.

C. Vilmorin et Hazera Genetics.

Hazera Genetics est un acteur mondial de premier plan dans la production et la commercialisation de semences hybrides innovantes de légumes et de semences pour grandes cultures de plein champ. Hazera appartient au groupe Vilmorin racheté par Limagrain, quatrième semencier mondial et premier français. « Vilmorin s’est emparé dès 2007 de l’israélien Hazera pour mettre au point, dans ses laboratoires de Kyriat Gat faisant appel aux nouvelles technologies du génome et à la robotisation, des légumes meilleurs et plus résistants, sans passer par les OGM ». »

LE PLUS. Dans le domaine de l’agriculture et pour lutter contre la désertification, les institutions d’Israël favorisent constamment l’innovation : à Vulcani Center de Rehovot, à l’Université hébraïque de Jérusalem, l’Institut Weizmann, à l’université Ben Gourion du Neguev de Bersheva, à The Kitchen fondée en 2014, soutenue par Strauss Group et abritant des « structures telles que Flying Spark, qui produit des protéines végétales et de l’huile riche en oméga 7 à partir de mouches à fruits » ou My Favoreats, une application pour sites internet de recettes, proposant des alternatives à tous types d’ingrédients.

Ces instituts sont des centres de recherche et innovation mais forment également des agronomes et des chercheurs venus de presque partout dans le monde. En 2018, 280 entreprises israéliennes sont répertoriées dans le domaine des intrants agricoles dont les 200 exportent leurs technologies vers le reste du monde.

 

Partager :