La lutte contre la corruption internationale est en net recul dans le monde. En Israël aussi…
Le dernier rapport de Transparency International portant sur 47 grands pays exportateurs pointe une baisse significative de la lutte anti-corruption dans le monde. Le pourcentage d’exportations mondiales touchées par la corruption en 2020 s’élève à 83 %, d’après le dernier rapport Exporting Corruption publié par Transparency International.
Les échanges extérieurs ont été de tous temps un des domaines privilégiés de la corruption. Même dans les pays où celle-ci était bannie par la loi, absente de la vie quotidienne, peu courante dans les transactions intérieures, elle était admise comme une donnée de fait, dès lors que sa cible se trouvait hors des frontières nationales. Mais elle a pris, dans les années 70, une telle ampleur qu’elle est devenue insupportable. Un changement s’est amorcé. Il est loin d’être achevé.
Selon i24 News : « Transparency International, un groupe de surveillance qui lutte contre la corruption dans le monde, a nommé Israël parmi les pays les plus actifs pour la lutte contre la corruption dans les transactions internationales, a rapporté dimanche le quotidien financier Globes.
Avec Israël, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse ont également obtenu les meilleurs résultats parmi les 47 pays étudiés, selon le rapport.
Transparency International opère dans plus de 100 pays et son bureau israélien est dirigé par l’ancien président du tribunal national du travail, le juge Nili Arad.
Reconnaissant les efforts qu’Israël a investis pour faire appliquer les lois visant à éliminer la corruption des accords internationaux, le rapport indique qu’entre 2016 et 2019, les forces de l’ordre ont ouvert pas moins de 10 enquêtes.
Une mise en accusation pénale a été déposée et trois affaires se sont soldées par des sanctions contre les suspects.
Selon Globes, le rapport a pris note des directives émises par le bureau du procureur de l’État en octobre 2019, décrivant la politique concernant l’inculpation des entreprises et les sanctions applicables en vertu de la loi.
Les enquêtes sur les affaires de corruption transnationale sont menées par l’Unité nationale de lutte contre la fraude de la police israélienne Lahav 433″.
A SAVOIR.
Selon cairn.info : « La corruption internationale faisait peu parler d’elle il y a encore trente ans. Le choc pétrolier de 1973-1974 lui a donné une dimension nouvelle. Afin de compenser la charge brutalement accrue des importations d’énergie et de s’implanter sur le marché des nouveaux riches que devenaient les pays producteurs de pétrole, une course s’est déclenchée pour décrocher des contrats au Moyen-Orient par n’importe quel moyen. Les pétrodollars ont été massivement déposés dans les banques occidentales, qui leur ont cherché des emplois et ne se sont pas montrées trop exigeantes sur l’objet des prêts qu’elles consentaient. De nombreux dirigeants du Tiers-Monde ont trouvé là l’occasion de financer des contrats sur lesquels ils prélevaient de substantielles commissions. Leurs fournisseurs des pays industrialisés, anxieux de se placer dans une vive concurrence, ont accepté ces exigences et les ont parfois devancées. La libération des mouvements de capitaux et les nouvelles technologies ont offert aux profits de la corruption, toutes facilités pour s’évader et se recycler.
C’est à l’OCDE que le combat contre la corruption a marqué les points les plus décisifs. Encore les premières recommandations adoptées étaient-elles rédigées de manière timide. Les grands pays européens, de même que le Japon, étaient disposés à afficher un objectif ultime mais ils ne voulaient pas se lier par une obligation de moyens. Au printemps 1997, les négociateurs en sont arrivés à envisager des dispositions plus précises et détaillées que les précédentes. La question s’est alors posée de savoir s’il fallait s’en tenir à une nouvelle recommandation ou s’engager dans la voie d’un véritable traité. Le traité seul est contraignant et donc garant de l’homogénéité des mesures prises par les pays signataires. Il assure aussi une meilleure simultanéité par sa clause d’entrée en vigueur. En sens inverse, la grande disparité des régimes juridiques en place dans les différents pays concernés laissait craindre que la négociation d’un traité ne se prolongeât des années. Une recommandation, appuyée sur les examens périodiques de chaque pays par ses pairs en usage à l’OCDE, pouvait sembler plus expédiente ».