C’est Ryad qui serait à l’initiative de la rencontre entre Mohammad Bin Salmane, le prince héritier saoudien, et Benjamin Netanyahu, dimanche en Arabie Saoudite.
En présence de Mike Pompéo, le secrétaire d’état américain. Bien que pour la forme, le ministre saoudien des affaires étrangères ait démenti qu’un responsable israélien ait assisté au sommet américano-saoudien. L’Arabie Saoudite craint en fait le jour d’après Trump et c’est la raison pour laquelle elle a demandé à Netanyahu de venir.
Joe Biden devrait lever les sanctions sur le pétrole iranien ce qui n’arrange pas les affaires du royaume qui tient à ce que Washington continue de voir en lui le patron du pétrole au Moyen-Orient. Et le président élu devrait voir à nouveau en les iraniens des partenaires.
Et ce n’est sans doute pas un hasard si quelques heures après que Netanyahu ait redécollé du territoire saoudien, les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, tirent un missile contre un site du géant pétrolier Saudi Aramco à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie Saoudite, déclenchant l’incendie d’un réservoir de pétrole.
L’objectif de cette rencontre était de faire passer un double message à Téhéran et à Joe Biden : nous renforçons le front contre le régime iranien. Pour l’heure, pas question de normalisation des relations entre Ryad et Jérusalem bien que le prince héritier en rêve.
Tout comme il rêve d’utiliser des F-35. Mais son père, le roi Salman, plus conservateur, s’y oppose. Pas avant une solution au conflit israélo-palestinien. Il paraitrait même que Muhammad bin Salman était au courant de l’accord entre Israël et les Emirats avant qu’il ne soit annoncé mais n’en avait pas informé son père de peur qu’il tente de contrecarrer cette décision.
Nathalie Sosna-Ofir