Israël prend au sérieux la modernisation de son armée et a achevé avec les USA mi-octobre le 3ème exercice conjoint impliquant leurs avions de chasse furtifs F-35 de cinquième génération, renforçant ainsi la coopération entre les deux pays et les capacités uniques de ces avions de pointe.
Les exercices conjoints visent à accroître la coopération impliquant la plate-forme F-35, notamment parce que l’avion fonctionne bien en vol avec d’autres avions de combat de cinquième génération et Israël est l’un des rares utilisateurs du F-35, et c’est le seul pays du Moyen-Orient qui possède cet avion.
La Turquie était censée acquérir l’avion, mais son achat du système de défense aérienne russe S-400 a interrompu la livraison. Le Qatar et les Émirats arabes unis, ainsi que l’Arabie saoudite, peuvent demander des F-35 aux États-Unis également. On ne sait pas si Washington vendra l’avion aux États du Golfe. Parmi les autres pays qui achètent l’avion figurent huit partenaires internationaux et six autres pays, dont le Japon, Singapour et la Corée du Sud.
L’exercice Enduring Lightning III fait partie du programme d’entraînement annuel de l’avion, selon les forces de défense israéliennes. Il s’agit néanmoins d’une activité accrue avec un pays étranger, d’autant plus que les F-35 américains proviendraient de la base américaine d’Al-Dhafra aux Émirats Arabes Unis. Le 116e escadron israélien, qui est devenu opérationnel en août 2019, s’est entraîné avec le 421e et le 908e escadron de ravitaillement en vol expéditionnaire de l’armée de l’air américaine. C’est ainsi que les avions de ravitaillement en carburant kC-10 et KC-135 ont été déployés. Le 122e escadron Nachshon israélien de Gulfstream G550 a également participé pour aider à coordonner les avions. La version israélienne unique du F-35 est appelée « F-35 Adir ».
Israël est confronté à d’importants défis cette année, car l’embargo sur les armes a expiré le 18 octobre et l’Iran déclare qu’il est impatient d’exporter des technologies de défense et qu’il organise un nouvel exercice de défense aérienne fin octobre. L’Iran a également amélioré ses capacités radar au cours des dernières années. Il s’est entraîné de plus en plus avec des missiles et des drones de précision. Pour faire face à l’Iran, Israël a annoncé que dans le cadre de son plan pluriannuel appelé « Momentum », il a mis en place un quartier général spécial pour se concentrer sur les menaces du « troisième cercle », dont fait partie l’Iran. L’Iran menace également Israël en acheminant des armes via l’Irak vers la Syrie et vers le Hezbollah au Liban. Il aurait déplacé la défense aérienne du 3e Khordad, un système comme le S-300, vers la Syrie en 2018. Il a également déplacé des missiles balistiques vers l’Irak, selon des rapports de 2018 et 2019. Israël a effectué plus de 1 000 frappes aériennes sur des cibles iraniennes en Syrie, a déclaré l’ancien chef d’état-major israélien en janvier 2019.
Avec les élections aux États-Unis en novembre et l’Iran qui cherche à accroître ses connexions économiques avec la Chine, la Russie et même la Turquie et le Qatar, le Moyen-Orient connaît une course aux armements qui pourrait s’intensifier. Les récents accords israéliens avec les EAU et les sanctions américaines contre l’Iran s’inscrivent dans ce contexte pour les exercices conjoints F-35. Des rapports indiquent également qu’Israël pourrait chercher à moderniser sa flotte de pétroliers en accélérant la livraison de ravitailleurs KC-46 et en continuant à étudier la possibilité d’acheter d’autres F-15, ainsi que d’éventuels achats de V-22, de CH-47 Chinook ou d’hélicoptères CH-53K. Pour l’instant, Israël cherche à compléter son achat de cinquante F-35 avec l’option d’acquérir jusqu’à soixante-quinze de l’avion avancé, faisant du pays l’un des principaux utilisateurs opérationnels de l’avion de guerre.
Source : National Interest & Israël Valley