Le chef du gouvernement israélien a pu profiter une partie de l’été de l’indéniable succès personnel qu’a représenté pour lui la normalisation des relations avec les Emirats arabes unis, suivis depuis peu par Bahreïn.

Mais il est de nouveau confronté aux conséquences délétères de sa gestion politicienne de la crise sanitaire. Son ancien bras droit, Avigdor Lieberman, devenu à l’extrême-droite le fer de lance de la laïcité, accuse les partis religieux d’avoir pris les Israéliens en « otages » et appelle au non-respect des décisions désormais « illégales » du gouvernement.

Quant aux municipalités ultra-orthodoxes, elles refusent même le couvre-feu nocturne qui, entré en vigueur le 8 septembre, reste de fait lettre morte pour les 1,3 millions Israéliens auxquels il est censé s’appliquer. Le même soir, le vice-ministre ultra-orthodoxe de l’Education rejoint les centaines de participants d’un mariage religieux à Haïfa, en violation des consignes de son propre gouvernement.

Le PM est contraint de se rendre à Beit Shemesh, à forte population ultra-orthodoxe, pour appeler ses compatriotes à un minimum de discipline. Par ailleurs, le ministère de la Santé affirme qu’au moins 20 manifestants atteints du coronavirus ont participé aux manifestations anti-gouvernementales durant le mois écoulé.

La société israélienne avait, au début de la pandémie, impressionné par sa détermination collective à surmonter l’épreuve. Cela semble à l’évidence moins le cas durant  la seconde vague de ce fléau.

Le gouvernement vient finalement de trancher en faveur d’un reconfinement généralisé, effectif avant le début, le 18 septembre, des célébrations du Nouvel an juif.

Les détails de ce plan seront finalisés ce dimanche sous l’égide de Nétanyahou, qui pourra ainsi se rendre, le 15 septembre, à Washington pour la cérémonie officielle de normalisation avec les Emirats et Bahreïn. Cette fois, ce sont des commerçants et restaurateurs qui menacent de rester ouverts, invoquant un risque « d’anarchie ». Il reste dès lors à savoir si de telles restrictions, même appliquées à l’ensemble des Israéliens, parviendront à restaurer une authentique unité nationale face à la pandémie.

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