La start-up israélienne Hailo, spécialisée dans les puces dédiées à l’intelligence artificielle, a annoncé le 6 mars avoir levé 60 millions de dollars à l’occasion de son second tour de table. De nouveaux partenaires stratégiques portent désormais cette technologie prometteuse, dont le roboticien ABB.

Hailo parviendra-t-elle à trouver sa place parmi Google, Intel ou encore Nvidia dans le domaine des puces d’intelligence artificielle (IA) ?
En annonçant avoir effectué, en second tour de table, une levée de fonds de 60 millions de dollars (52 millions d’euros), la jeune pousse israélienne semble en tout cas déterminée à accélérer l’industrialisation de sa puce d’inférence.

Nouveaux partenaires

Baptisée Hailo 8, elle se destine aux nombreuses applications nécessitant de l’IA embarquée (edge computing) et une faible latence.
Ce nouvel apport de fonds, qui porte à 88 millions de dollars (77 millions d’euros) la somme totale investie dans la société, s’accompagne également de l’arrivée de nouveaux partenaires, tel que le groupe ABB, spécialiste entre autres de la robotique industrielle.
« ABB nous a rejoint en tant que partenaire stratégique, explique Liran Bar, directeur produits chez Hailo, Il a pour vocation d’intégrer notre technologie dans ses équipements ».
Rien de surprenant pour le groupe basé en Suisse, qui montre depuis quelque temps une certaine appétence pour les technologies liées à l’intelligence artificielle.

Efficacité énergétique

La puce développée par Hailo s’avère particulièrement prometteuse. « Contrairement à d’autres puces disponibles sur le marché, Hailo 8 a été conçue dès l’origine pour répondre aux besoins dans le domaine de l’apprentissage profond », pointe Liran Bar.
Les atouts technologiques sont nombreux : une conception ne nécessitant pas de dissipateur de chaleur externe, ni mémoire supplémentaire, et capable de faire 26 Tera opérations par secondes (TOPS).
Mais c’est principalement sur le plan de l’efficacité énergétique que Hailo 8 se démarque des processeurs concurrents.
Selon un benchmark effectué sur le réseau ResNet-50 Hailo affiche un niveau de performance de 2,8 TOPS/W. A titre d’exemple, le processeur graphique (Graphics Processing Unit, GPU) Xavier AGX de Nvidia atteint 0,14 TOPS/W dans les mêmes conditions.
« Ce niveau de performance peut être atteint grâce à l’architecture innovante de nos puces d’inférence, explique Liran Bar, Les différentes ressources comme la mémoire, le calcul et le contrôle sont réparties sur l’ensemble de la puce en fonction des besoins de l’algorithme utilisé ».
L’architecture de la puce Hailo 8 permet d’organiser mémoire, contrôle et capacité de calcul sur différentes couches du réseau neuronal.

Architecture flexible

Les exigences et les besoins de l’application sont analysés. Puis le processeur est configuré au moyen d’un Software Developpement Kit (SDK) fournit par Hailo, pour attribuer les modules appropriés.
Celui-ci prend en charge différent type d’outils de machine learning comme TensorFlow de Google ou encore l’écosystème open source Open Neural Network Exchange (ONNX).
« Le SDK est très simple à prendre en main et permet d’ajuster très rapidement les besoins du processeur », appuie Liran Bar.
Hailo propose sa puce pour de nombreux débouchés, allant de la robotique à l’automobile, en passant par la vidéosurveillance et la smart-city.
De nombreuses applications dans lesquelles la réponse de l’ordinateur ne peut s’accommoder d’un cloud et par conséquent d’un temps de latence.
La start-up travaille dès à présent sur la deuxième génération de processeur, avec pour but de renforcer encore d’avantage leur efficacité.

Source Industrie Techno

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