La Turquie et la Grèce ont eu samedi 25 juillet des échanges verbaux tendus au sujet de la conversion de Sainte-Sophie à Istanbul en mosquée. La veille, une première prière musulmane avait eu lieu dans l’édifice, qui était un musée depuis 86 ans. Ankara accuse Athènes de « provoquer le public avec des déclarations hostiles » et le président Erdogan lui-même s’en est pris à la Grèce. En Israël aucun commentaire de la part du Gouvernement n’a eu lieu. Israël partage l’avis de la Grèce dans cette affaire de mosquée. Selon un blog spécialisé : « Différents médias israéliens ont révélé que l’exécutif du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le régime du Président Recep Tayyip Erdogan ont échangé des messages en secret pour améliorer les relations entre les deux parties. Plusieurs analystes ont également confirmé que le leader turc et le Premier ministre israélien ont mis de côté leurs divergences après la formation du nouveau gouvernement hébreu ».
Recep Tayyip Erdogan a une fois de plus assimilé les réactions de certains pays à une forme d’islamophobie et de turcophobie. « La vraie cible des pays qui font beaucoup de bruits ces jours-ci n’est pas Sainte-Sophie (…) mais la présence de la nation turque et des musulmans dans cette région », a estimé le président turc, dans une référence évidente à la Grèce.
« Hostilité de la Grèce à l’égard de l’islam et de la Turquie »
D’autant plus évidente que quelques heures plus tôt, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères avait dénoncé « l’hostilité de la Grèce à l’égard de l’islam et de la Turquie ». Historiquement tendues, les relations entre Athènes et Ankara se sont nettement dégradées ces derniers mois, notamment sur la question du partage des réserves d’hydrocarbures en Méditerranée orientale.
La dispute sur Sainte-Sophie risque d’envenimer longtemps les relations entre ces deux pays. Ironie de l’Histoire, la transformation de l’édifice en musée, décidée en 1934 par le fondateur de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, était précisément un geste d’apaisement à l’égard de la Grèce ».