En réaction au projet du gouvernement israélien d’annexion de pans du territoire de Judée Samarie, des parlementaires français de tous bords politiques ont lancé un appel, mercredi 15 juillet, au président Emmanuel Macron dans les pages du journal Le Monde.

Dans une tribune, ils souhaitent que le chef de l’État reconnaissent l’État de Palestine et réclament des « sanctions internationales » face au projet du gouvernement israélien.

« Face à cette menace imminente, nous appelons à une reconnaissance par les 27 États membres de l’Union européenne de l’État de Palestine. À défaut, cette reconnaissance doit pouvoir se faire de manière unilatérale par la France », ont expliqué ces députés et sénateurs.

Le gouvernement israélien avait fixé au 1er juillet la date à partir de laquelle il pourrait se prononcer sur la mise en œuvre du plan américain pour le Proche-Orient, qui prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et de villes juives établies en Judée Samarie, un territoire que l’État hébreu occupe depuis 1967.
« Il faut une forte mobilisation face à ce projet dangereux, pour les Palestiniens, pour Israël et pour la paix au Moyen-Orient », a affirmé en conférence de presse le député Hubert Julien-Laferrière (groupe Écologie démocratie solidarité), vice-président du groupe d’études France-Palestine, à l’initiative du texte.

« Aujourd’hui, le statu quo n’est plus possible, le futur État de la Palestine est en train de devenir un Bantoustan [nom donné à un territoire où les habitants sont victimes de discriminations et se sentent considérés comme des « citoyens de deuxième classe » dans leur propre pays, NDLR].

Il faut, à l’instar de plus de cent pays dans le monde et d’une dizaine de pays européens, reconnaître l’État de Palestine parce que la colonisation est interdite par le droit international, même si on n’est pas aux premières violations du droit international par Israël », a-t-il ajouté.

Le président Emmanuel Macron a demandé le 9 juillet au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de renoncer à tout projet d’annexion de territoires.

L’Allemagne et le Royaume-Uni ont également pris une position identique sur le sujet.

Mais pour les parlementaires, il faut « maintenir la pression » pour que « l’État d’Israël ne commette pas l’irréparable ».

« Il y eut une période où la question palestinienne mobilisait », a rappelé le député MoDem Bruno Joncour, regrettant « l’indifférence » actuelle. « Depuis plusieurs décennies, chacun parle de la reconnaissance de deux États et n’en reconnaît qu’un seul », a déploré le président du groupe d’études France-Palestine.

Le sénateur Gilbert Roger, président du groupe d’amitié France-Palestine du Sénat, a indiqué que le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian leur avait assuré que « la France n’accepterait pas tout ou partie d’une petite colonisation ».

Source France 24

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