Si on parle souvent de l’exubérance des juifs nord africains, le musée qui abrite une partie de leur mémoire, est lui plutôt discret. Du moins de l’extérieur. Il faut savoir où il se niche pour le trouver bien qu’il se situe en plein cœur de Jérusalem à quelques pas de l’avenue très animée de la Mamilla.

En effet, le Centre Mondial du Judaïsme Nord Africain est caché derrière les 2 nouvelles résidences de la rue King David. On y accède par un petit passage et quelques escaliers qui se faufilent entre les deux bâtiments. Et dans cette sorte d’immense cour, se dresse un bâtiment carré à la porte en bois richement sculptée. Le bâtiment se trouve au milieu d’un jardin andalou avec fontaines, massifs de plantes et mosaïques aux tons bleutés.

Mais dès que l’on a franchi la porte de ce musée, on est transporté à des milliers de kilomètres de là. Derrière le buste de David Amar, grâce à qui la rénovation de cet endroit a pu avoir lieu, se révèle une architecture aussi riche en couleurs qu’en formes. En effet, le bâtiment se distribue autour d’un  patio intérieur, éclairé par la lumière du jour qui passe à travers la verrière du toit, trois étages plus haut. Du rez de chaussé à l’étage supérieur les murs sont sculptés comme de la dentelle.

Les portes des différentes salles d’exposition sont de véritables petits bijoux de marqueterie, haute en formes  et en couleurs. Le regard ne sait plus où se poser. Il faut dire que ce sont des architectes et des ouvriers marocains qui ont travaillé directement sur le projet, sous la supervision d’une équipe israélienne.

A droite de l’entrée, une reproduction d’une synagogue de Tlemcen, accueille de temps en temps des offices. Dans la salle du fond, on peut découvrir de très beaux objets ciselés en argent comme ce plat à gâteaux dont on a envie de soulever le couvercle par gourmandise ou ces samovars à la taille impressionnante.

Au deuxième étage, une salle présente une exposition autour de l’écriture avec des reproductions de parchemins anciens, ketouboth ou acte de mariage, mais aussi talisman pour la protection de la récente accouchée et de son bébé. Tous ces documents sont magnifiquement décorés d’enluminures.

A l’entrée de la salle, un salon marocain a été reconstitué avec des objets offerts par le Roi Hassan II à Shimon Peres lors d’une visite officielle. Il faut admirer le plafond richement décoré de cette pièce.

En face, une autre salle expose des photos de l’artiste Michael Gross. Les visages et les lieux, muets, en racontent pourtant beaucoup. Même à ceux qui n’ont pas vécu la bas dans les années 1960, date des clichés exposés.

Enfin, le dernier étage accueille une salle qui sert de salle de conférence ou de salle des fêtes, suivant l’occasion. Deux coins aménagés en salon marocain permettent de se reposer un instant et de mieux s’évader. D’ici on a une vue d’ensemble du bâtiment vers le bas, de la richesse de ses mosaïques et de la beauté de ses sculptures, le tout réalisé sur place.

Une bibliothèque et une salle avec des ordinateurs complètent l’équipement.

 

Centre Mondial du Judaïsme Nord Africain Hamaaravim Street (derrière les nouvelles résidences au niveau du 6 de la rue King David)

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