EDITORIAL (DR). « Le coût économique de la crise liée au Covid-19 est finalement assez léger ». De nombreux observateurs étrangers, qui connaissent assez mal l’état de santé réel de l’économie israélienne à l’ère du coronavirus, croient encore, que le pays s’en est bien sorti. En fait , l’économie va mal.

Voilà ce que nous écrivions avant la crise du coronavirus : « L’agence de notation du Standard & Poor’s a amélioré sa notation de crédit pour Israël, citant « la croissance économique régulière de l’État juif et l’amélioration de ses perspectives de dette. Avec l’augmentation de sa solvabilité de A + à AA- avec une perspective stable, Israël a enregistré sa plus haute note jamais attribuée par S&P et d’autres agences de notation internationales ». Israël attend avec inquiétude à présent la prochaine notation de S&P car de nombreux indicateurs sont au rouge.

C’est un fait : Israël va avoir du mal à s’en sortir rapidement, malgré des efforts réels de la part du Gouvernement. On sait déjà que la croissance va chuter en 2020. Le taux de chômage devrait rester élevé. Le chômage a augmenté pendant la pandémie – de moins de 4% à plus de 26% – et des centaines de milliers de personnes pourraient encore rester sans emploi à la fin de l’année.  L’effort de relance du gouvernement a notamment consisté à aider les entreprises et les employés à faire face aux retombées économiques. En mars, les prix n’avaient pas augmenté en Israël par rapport à l’année précédente pour la première fois depuis la dernière inflation négative il y a près de trois ans.  Selon les dernières prévisions de la Banque d’Israël, les prix à la consommation devraient baisser de 0,8% cette année, avant d’augmenter de 0,9% en 2021 – toujours en dessous de la fourchette cible de 1% à 3%.

Quelques informations utiles pour compléter notre analyse :

DIFFICULTES POUR LES PME. Selon T.O.I. « De nombreux coiffeurs, guides touristiques, propriétaires de boutiques, photographes et travailleurs indépendants en tous genres ont le sentiment que l’État les a abandonnés alors qu’ils ont besoin d’aide, après la fermeture de l’économie entraînée par la pandémie de coronavirus ». « De nombreux coiffeurs, guides touristiques, propriétaires de boutiques, photographes et travailleurs indépendants en tous genres ont le sentiment que l’État les a abandonnés alors qu’ils ont besoin d’aide, après la fermeture de l’économie entraînée par la pandémie de coronavirus ».

PREJUDICE. Selon i24News: « Le préjudice économique pour les entreprises du secteur privé (secteur de l’aviation exclu) s’élève à plus de 50 milliards de shekels depuis le début du mois de mars, selon les données publiées par la Fédération israélienne des Chambres du commerce. Les secteurs les plus touchés par la crise due au coronavirus sont ceux du tourisme et du commerce de détail non alimentaire, qui ont vu leurs revenus chuter de plus de 80%.  « Les modèles d’assistance financière proposés jusqu’à maintenant aux entreprises par le gouvernement, qui consistent en des aides sélectives basées sur des prêts, reviennent à mettre un pansement sur une blessure de l’aorte », a déclaré Uriel Lynn, président de la Fédération.

« L’Etat doit comprendre que la sortie de crise doit inclure un processus efficace de compensations financières aux sociétés, en fonction de critères clairs tenant compte de leurs revenus d’activité de l’année précédente sur la même période », a-t-elle ajouté. Roee Cohen, qui préside la Chambre israélienne des entreprises et organisations indépendantes (LAHAV), a quant à elle souligné auprès de la Commission du Parlement israélien sur la crise du coronavirus, que les prêts garantis par le gouvernement pour les petites entreprises paraissaient séduisants sur le papier, mais que leur mise en place n’était « qu’un grand bluff ». « Les banques ne sont pas disposées à prêter de l’argent aux entreprises les plus fragilisées par la crise. Depuis que le ministère de la Santé a annoncé que certains secteurs ne retourneraient pas au travail au moins avant six mois, pas un seul restaurant n’a reçu d’accord de prêt », a-t-elle signalé ».

LES ISRAELIENS NON-SATISFAITS PAR LE VOLET ECONOMIQUE DE GESTION DE LA CRISE.

UN SONDAGE DATANT DU 10 MAI. Selon i24News : « Une nette majorité des Israéliens approuve les mesures sanitaires prises par le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour enrayer la propagation de l’épidémie, tandis qu’ils se montrent plus critiques vis-à-vis de sa gestion de l’économie, selon un sondage. Interrogées sur la gestion par B. Netanyahou de la crise du Covid-19 en matière de santé, 74% des personnes ayant répondu au sondage diffusé sur Channel 12 ont déclaré qu’elles approuvaient ses mesures, tandis que 23% n’étaient pas satisfaites.

Parmi les sondés qui se définissent comme de droite, 88% approuvent ses actions tandis que seulement 12% se disent contre. Pour les répondants qui se considèrent de gauche, 58% approuvent les décisions du Premier ministre, et 39% se déclarent contre. Concernant les questions économiques, 70% des personnes de droite approuvent la réponse apportée par le gouvernement contre 27% qui affirment le contraire. À gauche, 30% déclarent qu’ils la soutiennent contre 66% qui la critiquent.  Dans l’ensemble, 57% des répondants au sondage déclarent qu’ils sont inquiets pour leur avenir sur le plan économique en raison de l’épidémie, alors que 41% ne le sont pas ».

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