Nissim Azogui, conseiller d’éducation et directeur-adjoint du collège-lycée Maïmonide de Boulogne-Billancourt, est décédé samedi dernier à l’âge de 67 ans après avoir contracté le coronavirus, ont rapporté ses proches. Il repose désormais au cimetière de Pantin, avant un transfert prévu à Jérusalem. En bonne santé avant de contracter la maladie, Nissim Azogui laisse derrière lui son épouse, quatre enfants et un petit-fils, né il y a quelques semaines, qu’il n’aura malheureusement pas connu. (Times of Israel) L’épidémie de nouveau coronavirus a fait 21.856 morts en France depuis début mars, mais le nombre de patients hospitalisés en réanimation poursuit sa baisse, continue depuis quinze jours, selon la direction générale de la Santé. L’épidémie a tué 13.547 personnes dans les hôpitaux, soit 311 décès de plus en 24 heures, et 8.309 dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux (+205), précise la DGS dans un communiqué.
AZOGUI. Extrait du livre (en cours d’écriture) de Daniel Rouach : « Réna Azogui, ma grand-mère paternelle qui a vécu au Mellah de Meknès, et qui repose au cimetière d’Ashkélone. Elle était une véritable experte pour protéger la famille du Ayin Hara. Elle me faisait souvent penser à une sorcière assez sympa. Elle nous préparait de temps à autre une potion magique. Avec lenteur, autour d’un réchaud posé au sol spécial elle brulait, lors d’une cérémonie très codifiée, « la pierre d’alun ». Elle prononçait des phrases incompréhensibles (un mélange d’arabe, espagnol et hébreu) lors de cette étrange cérémonie.
La pierre est de couleur givre, translucide, d’une saveur astringente, formé d’acide sulfurique, d’alumine et de sulfate de potasse. Sous la flamme, a un moment donné, un oeil semblait apparaître venant de la pierre d’alun. Elle m’a un jour obligé à boire un verre d’eau tiède contenant des grains de poussière venant de cette pierre brulée. Ma propre mère a suivi cette tradition ancestrale.
Ma grand-mère Réna tentait de nous protéger ainsi de tous les malheurs du monde. « Le mauvais œil est le pouvoir supposé que possède le regard d’une personne. Il symbolise le regard envieux ou jaloux des autres. La croyance populaire veut que ce regard provoque divers malheurs ».
Ma grand-mère ne parlait pas le Français. Nous parlions ensemble l’arabe marocain (pas plus de quelques mots pour moi). Elle portait toujours un voile de couleur sombre qui couvrait ses cheveux gris-blancs. Pour les fêtes son voile changeait et était magnifique.
La tradition rabbinique a établi un code de «modestie» qui impose aux femmes mariées le port d’un couvre-chef. Ceci était le cas pour ma grand-mère Réna. Aujourd’hui, certaines femmes se contentent de se couvrir à la synagogue. D’autres mettent un foulard lors qu’elles sont en compagnie. La majorité des femmes juives orthodoxes portent une perruque ».
FAMILLE Azogui
Nom patronymique généralement considéré comme d’origine espagnole, altération de azogue, le mercure, et au figuré, trait de caractère: l’homme vif, ou fuyant qu’il est impossible d’attrapper ־ comme le mercure. C’est la tradition admise dans la famille et d’ailleurs, à Tanger, ils se faisaient appeler Azogue et non Azogui. On peut trouver un début de confirmation à cette explication dans le fait que le nom est attesté en Espagne dès le XVème siècle. Il est, en effet, notamment mentionné dans un document datant de 1458, citant Abraham Abenazogue et son fils Yossef habitant à Tolède. Sans contredire cette explication, il est possible de penser que le nom est encore plus ancien, peut-être apporté avec eux par des Juifs marocains installés au Moyen Age en Espagne.
La terminaison en i indiquant généralement une origine, il est possible que Azogui soit l’ethnique de Azog, l’habitant d’Azog. Au Moyen Age, Azog ou Azok était dans le Tafilalet, au sud de la capitale Sijilmassa, une des étapes de la route des caravanes menant du Sahara à la Méditerranée, abritant une importante communauté juive, jusqu’à son déclin et sa disparition. D’ailleurs, une des familles Cohen du Maroc, pour se distinguer des autres, a ajouté à son patronyme sa localité d’origne: les Cohen-Azogue, voir par exemple, rabbi Pinhas Hacohen Azog, le saint patron de la communauté de Marrakech. La troisième explication, faisant appel à une origine hébraïque, ne vaut d’être citée que pour la séduction de sa recherche: à l’instar d’Azoulay (voir Azoulay), Azogue serait formé des initiales du commandement interdisant aux Cohanim les mésalliances matrimoniales: « Aicha Zona Ou Groucha (lo) Ikahou, une femme non-vierge ou divorcée, il ne prendront pas… » Ce patronyme ne figure pas, bizarrement, sur la liste des noms courants au Maroc au XVIème siècle établie par rabbi Yaacob Tolédano dans son histoire des Juifs au Maroc, « Ner Hamaarab ». Autres formes: Azogue, Benazogue. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté uniquement au Maroc, à Meknès, Rabat et Tanger.