Le succès de Kobe Bryant, légende de la NBA décédée dans un accident d’hélicoptère dimanche 26 janvier, ne s’est pas construit que sur les parquets de basket. Son esprit de compétiteur en a fait un redoutable homme d’affaires, pas seulement aux États-Unis. En Israël il n’avait jamais signé de contrat de sponsoring. Egalement, alors qu’Israël est très en avance en « Sportech » il n’avait jamais investi dans des startups israéliennes, contrairement à d’autres champions américains. Il s’était tourné vers la Chine.
En 20 saisons sur les parquets de NBA (de 1996 à 2002), l’arrière aura touché une moyenne d’environ 35 millions annuels en salaires, contrats publicitaires et partenariats, selon le magazine Forbes. Le fruit d’une carrière exceptionnelle pour celui qui se disait « obsédé » par l’idée de gagner. En fin de carrière, alors que ses performances déclinent, il est obligé de justifier publiquement un nouveau contrat qui fait de lui le joueur le mieux payé de la Ligue nord-américaine.
Malgré son talent incontesté, tout n’a pourtant pas été si simple pour le natif de Philadelphie. Quelques jours après la signature du contrat avec Nike (2003), le jeune joueur de l’époque est arrêté pour le viol présumé d’une employée d’hôtel dans l’État du Colorado. L’équipementier sportif américain, réputé pour sa fidélité à ses athlètes malgré leurs dérapages, ne le lâche pas et sort chaque année une chaussure à son nom. Kobe Bryant évite finalement un procès, mais pas la disgrâce de certains de ses sponsors comme McDonald’s et Nutella.
Autre difficulté relative : celui qui a débuté sa carrière NBA sous les couleurs des Charlotte Hornets n’a pas le charisme, le charme, l’aura d’autres stars comme LeBron James, ou dans le passé Michael Jordan et Shaquille O’Neal avec qui il a partagé l’affiche pendant de nombreuses années au Staples Center, temple des Los Angeles Lakers. Kobe Bryant, capable d’exploits personnels inégalables comme de marquer 81 points dans un même match, n’arrive pas à se défaire d’une image de joueur individualiste, tueur au sang-froid, adulé ou détesté par les fans de basket.
Le filon chinois
Mais le quintuple champion NBA, l’un des sept joueurs à avoir inscrit plus de 30 000 points en carrière, a aussi le goût du détail, une détermination sans faille, et une vision qui lui rapporte gros. Tout en signant de nouveaux contrats avec par exemple la compagnie aérienne Turkish Airlines, Kobe Bryant pressent très tôt la puissance potentielle que représente la Chine en termes de marché. Il y tourne des publicités, enchaîne les visites et les rencontres avec les fans ».