L’industrie des drones est devenue une force mondiale. Si la Chine et les États-Unis se battent pour dominer le marché, les Israéliens ont une longueur d’avance et surtout l’expérience militaire. Les drones sont utilisés de manière quotidienne par Tsahal, à l’intérieur et autour de ses frontières, pour surveiller les manifestants palestiniens à Gaza, pour espionner les positions du Hezbollah au Liban ou pour cibler les bases du djihad islamique.
La réussite des industries des drones est due à la présence à leur tête de responsables de Tsahal et des renseignements de l’armée qui ont créé des startups locales. C’est le cas de Ronen Nadir, commandant militaire, qui a créé sa société BlueBird Aero Systems. Il a vendu des centaines de drones de combat à travers le monde, en particulier le WanderB VTol qui décolle et atterrit verticalement comme un hélicoptère, et qui possède des ailes pour améliorer sa vitesse. Grâce à la technicité des anciens soldats, experts sur le terrain, les cycles de développement ont d’une part été réduits mais ont garanti à Israël d’être à la pointe de l’industrie. Les drones peuvent atterrir sur toutes sortes de terrain.
L’ancêtre du drone date de 1969 quand un avion téléguidé, équipé d’une caméra, espionnait l’Égypte. L’amélioration technique, qui a rendu le drone plus avancé, est liée à la guerre au Liban de 1978. C’est en 2013 qu’Israël est devenu le premier exportateur de drones au monde dans un marché mondial qui se chiffre à 12 milliards de dollars en 2019. Cela explique en partie la force du shekel dans le monde puisqu’Israël se place second dans ce marché.
Israël est devenu aujourd’hui une force mondiale dans l’industrie des drones, jouant dans la cour des grands, et générant des revenus de plusieurs milliards de dollars. Mais les sociétés israéliennes restent très secrètes sur l’identité de leurs clients. La compagnie Israel Aerospace Industries (IAI) a cependant révélé avoir signé un accord avec le ministère indien de la Défense pour la vente de 50 drones aériens Heron, d’une valeur totale de 500 millions. Les États-Unis, pourtant alliés, voient d’un mauvais œil cette concurrence. Ils vendent plus cher leur Global Hawk et leur Predator, en particulier sur les marchés européens. La Chine, qui dispose de drones à moindre coût et de qualité inférieure, vend son matériel aux pays qui n’ont pas de relations diplomatiques avec Israël.
Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps