Al-Sissi n’a pas cherché à passer sous silence sa rencontre avec Netanyahou.

Par |2017-09-20T09:21:33+02:0020 Sep 2017|Catégories : POLITIQUE|
Assurément, le Premier ministre israélien a du bol. A l’heure où la chronique politique israélienne fait écho des casseroles qu’il traine dans son sillage, Benyamin Netanyahou s’évertue à cultiver, non sans succès, son jardin diplomatique. Et s’il faut évoquer ne serait-ce qu’un exemple de la réussite de sa constance de jardinier, on notera la rencontre qu’il a eu avec le Président égyptien Al-Sissi en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU.
A New York, le chef du gouvernement israélien peut mettre à son actif la prouesse d’avoir obtenu une rencontre de ce type avec un important pays arabe, l’Egypte. Quand bien même les accords de Camp David ont permis de lier les bras d’une partie de l’establishment égyptien, sans le peuple, allergique à une paix avec l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui. Il faut dire que cette rencontre a de quoi faire lustrer l’image du Premier ministre israélien qui tente de « limiter » l’effet de la résistance palestinienne dans les territoires occupés.
Et de pouvoir compter sur l’Egypte qui parraine un processus de normalisation entre l’Autorité palestinienne qui siège à Ramallah et le Hamas qui trône à Gaza. Reste à savoir si les intérêts du Caire et de Tel-Aviv sont appelés à converger quant au choix du nouvel homme fort appelé à prendre le relais d’un Mahmoud Abbes affaibli par la maladie et de plus en plus acculé à l’isolement par diverses formations palestiniennes qui ne voient plus lui le leader du moment. Si rien n’a filtré des pourparlers égypto-israéliens de New-York, il n’en reste pas moins que la dimension symbolique de la rencontre est en soit assez significative. D’autant que le cœur de l’Egypte bascule toujours entre les axes qui se dessinent dans la région. Même si la Russie, en pleine action sur le terrain syrien, table sur un rôle égyptien dans le processus de stabilisation de la Syrie qu’Israël considère comme une plate-forme pour l’offensive régionale de l’Iran.
En tout cas, Al-Sissi n’a pas cherché à passer sous silence sa rencontre avec Netanyahou. Ce qui ne saurait étonner à l’heure où les medias israéliens avaient fait grand cas du séjour d’un haut responsable du CCG à Tel-Aviv. Prélude à une normalisation que l’Emirat du Bahreïn se fait fort que d’afficher sans fard.
De quoi sera fait le jeu qui se profile dès lors au Proche-Orient ? Peut-être que ceux qui avaient tablé, un peu hâtivement, sur un retrait américain de la région, au profit d’une Russie conquérante, sont allé un peu trop vite en besogne. Car Washington ne se satisfait point des multiples bases militaires dont elle dispose dans la région, particulièrement dans les pays du CCG. Elle vient d’annoncer la mise sur pied d’une base permanente en Israël, information largement relayée par les médias israéliens face à une indifférence arabe totale… Si l’on excepte les groupes de résistance palestiniens qui y voient une deuxième colonisation de la Palestine tout en promettant de la considérer comme un objectif militaire.
Pour autant, une « pax americana » serait-elle en négociation par ces temps d’incertitudes qui courent dans la région? La réponse est peut-être à situer au niveau de la Maison Blanche. « Nous allons tout faire pour y parvenir, je pense qu’il y a de bonnes chances pour qu’on y arrive », a déclaré, lundi dernier, le président américain lors d’une rencontre avec le Premier ministre israélien, à New York.
Pour l’hôte de la Maison Blanche, les choses semblent plus claires que brouillonnes. « Nous allons discuter de beaucoup de choses, notamment d’un accord de paix entre les Palestiniens et Israël » qui serait « une réussite fantastique », a déclaré le président américain au début de leur réunion en marge de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies. Benjamin Netanyahu a également dit vouloir parler de « l’opportunité pour la paix » entre Israël et les Palestiniens, ainsi qu’entre son pays « et le monde arabe ».
« Nous allons tout faire pour y parvenir, je pense qu’il y a de bonnes chances pour qu’on y arrive », a insisté Donald Trump, résolument optimiste sur ce dossier épineux malgré les échecs à répétition de toutes les dernières initiatives pour ne serait-ce que relancer le processus de paix israélo-palestinien. « La plupart des gens disent que c’est impossible », mais « je dirais que c’est possible », a-t-il expliqué, car « Israël voudrait voir un accord conclu, les Palestiniens voudraient voir un accord conclu, et je peux dire que l’administration Trump voudrait voir un accord conclu ». D. Trump qui sous-traite le dossier auprès de son gendre Jared Kushner, croit en sa bonne étoile. « Nous travaillons très dur, attendons de voir ce que ça donnera », a-t-il conclu. J. Koushner qui était fin août dans la région est confronté aux dirigeants palestiniens qui cachent de moins en moins leur frustration vis-à-vis de l’administration Trump, qui s’est gardée jusqu’ici de soutenir la solution à deux Etats avec la création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël.
Source : http://www.perspectivesmed.ma/rencontre-netanyahou-al-sissi-a-new-york-une-chance-pour-la-pax-americana/

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