En Israël, les résultats macroéconomiques sont remarquables, mais lorsque l’on considère la situation des différentes composantes de la société, selon la religion, la localité, le tableau est beaucoup moins positif.
Certes, sur certains aspects, qui mesurent le bien-être de la population, le degré de satisfaction, la qualité des soins, le pays enregistre plutôt de bons scores, comparé aux autres pays de l’OCDE.
En revanche, sur d’autres aspects, tout aussi importants, Israël est très mal classé, certaines dimensions du bien-être sont déficientes, en particulier en matière de logement, de qualité de l’air et d’inégalités de revenu. Notons que seulement 20% de la population assurent 90% de l’impôt sur le revenu.
On comprend dans ces conditions que, le 19 juin dernier, à propos des problèmes économiques rencontrés par Israël, The Israel Democraty Institute organisait un séminaire sur le thème, « Two Economies-One Society » , insistant sur le caractère dual de l’économie israélienne.
Pour notre part, à la question de savoir si l’économie est duale, il faudrait aussi s’interroger sur la société elle-même. Des indices montrent que, par certains aspects la société israélienne est divisée. On a évoqué, à cet égard, la société israélienne non comme une entité entière, mais comme étant composée de plusieurs tribus.
Quatre tribus composeraient la société israélienne, les juifs laïcs, les juifs religieux, les juifs ultra-orthodoxes et les arabes. Un cinquième groupe, d’importance démographique beaucoup moindre, les bédouins, peut être également retenu.
Reuven Rivlin, l’actuel président d’Israël, dans un discours prononcé en 2015, s’inquiétant de l’augmentation des divisions et de l’intolérance grandissante en Israël, et se référant au système d’éducation rigide et segmenté qui reflète et renforce les divisions, il ajoutait, amer : « Un enfant de Beth El, un enfant de Rahat, un enfant de Herzliya et un enfant de Beitar Ilit , non seulement ils ne se rencontrent pas, mais ils sont éduqués avec une vision totalement différente des valeurs fondamentales et du caractère souhaité de l’État d’Israël ». Il posait alors la question de l’identité nationale du pays, « Israël, sera-t-il un état laïc, libéral, juif et démocratique ? Est-ce que ce sera un État basé sur la loi religieuse juive ? Ou un État de démocratie religieuse ? Sera-t-il un État de tous les citoyens, de tous ses groupes ethniques nationaux ? Tribu, par tribu, par tribu, par tribu. »
Source : http://destimed.fr

Le Professeur Gilbert Benhayoun est le président du groupe d’Aix -qui travaille sur les dimensions économiques d’un accord entre Israël et les Territoires palestiniens.
Partager :