Les matkotteurs jouent au matkot. C’est simple. Pas besoin de se compliquer la vie. Un jeu qui rend dingue. Le journal Le Monde en avait parlé lors d’un été très chaud .  »  C’est un son caractéristique qui s’entend à des dizaines de mètres. Un bruit sourd et répétitif au débit de mitraillette : tac-tac-tac. Ce son, c’est celui du « matkot » qui fait un malheur à Tel-Aviv.
Ici, pas question de raquette en bois ni de balle molle. La chose est prise au sérieux : on joue avec une « vraie » balle et des raquettes en carbone qui coûtent plus d’une centaine d’euros. Les joueurs ne plaisantent pas avec la discipline. Erigé par ­certains comme sport national en Israël, le mat­kot est un jeu populaire et intergénérationnel.
Yair Siryon, Josef Alvay et Yosi Greenstein sont la preuve vivante de cet engouement. Sur un carré de bitume au bord d’une des plages de Beth Yam, au sud de la capitale israélienne, les trois hommes, la soixantaine bien tassée, sont en nage.
Voilà déjà plus d’une heure qu’ils jouent. Les hommes frappent avec une force et une conviction qui tranchent avec la légèreté qu’on peut observer sur les plages européennes. Le matkot (du mot mat­ka, qui signifie « raquette » en français) est un sport non compétitif, où l’on joue l’un avec l’autre et pas l’un contre l’autre. Une seule ­règle : ne pas laisser tomber la balle. Pas de délimitation de terrain. Pas de points.
Un cri fend l’air. Josef vient de perdre la balle. Yosi, grand-père de petite taille au visage rond et au crâne dégarni, se crispe et vocifère en hébreu ce qui ressemble à des insultes. Un autre part chercher la balle tombée dans le sable, quelques mètres en arrière. « On ne joue pas sur la plage, on s’y enfonce », contextualise Yosi avant de s’octroyer un temps de repos. « Une fois que tu as trouvé le bon coéquipier, tu le gardes »
Les échanges reprennent de plus belle entre Josef et Yair. Les coups sont violents, nerveux. Yair y met toutes ses forces tandis que Josef renvoie presque docilement la balle, ne bougeant que très peu ».
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