Une invention révolutionnaire de chercheurs israéliens. Selon franceinter.fr : C’est un projet israélien. Utiliser des bactéries luminescentes pour signaler la présence de mines anti-personnel.

6500 victimes en 2015 dont 1700 morts, le chiffre est effrayant. Surtout si on songe qu’il y a eu par rapport à l’année précédente 75% de victimes supplémentaires, selon le rapport annuel « landmine monitor », issu d’un groupement d’ONG. En cause: la situation en Irak, Syrie ou Lybie . Ces victimes sont en majorité civiles… 4 sur 10 sont des enfants.
En dépit de la convention sur l’interdiction des mines antipersonnel adoptée en 1997, des millions de mines actives restent enfouies sous terre, bien après que les conflits soient achevés.

Les moyens traditionnels de lutte mis en échec

Toute nouvelle méthode de détection est bonne à prendre selon Emmanuel Sauvage de Handicap International. En particulier face au développement des mines « improvisées », des engins faits maison, bricolés. D’une variété infinie, ces mines sont plus difficiles à détecter. Notamment parce qu’elles ne contiennent parfois aucune partie métallique et ne répondent pas au détecteur à métaux.
L’idée des chercheurs de l’Université Hébraïque de Jérusalem est donc de ne pas approcher la zone à risque. En utilisant d’une part des bactéries rendues luminescentes par modification génétique et d’autre part, un laser. Les bactéries sont dispersées sur la zone à décontaminer. Elles reniflent les gaz qui s’échappent des mines et, lorsque le rayon laser balaye le terrain, elles émettent une lumière. Jusqu’ici, seul le TNT a été testé. Avec succès pour des mines enfouies dans le sable jusqu’à 20 m de distance. Mais de façon moins efficace lorsque la mine est fraîchement enterrée, moins de 5 jours. Le gaz est encore piégé dans le sol et n’a pas eu le temps de migrer en surface.

Une plus grande rapidité.

L’intérêt de cette méthode serait sa rapidité. Par rapport à l’utilisation d’engins mécaniques, de chiens ou de rats dressés à renifler le TNT, les bactéries auraient l’avantage de balayer un champ large alors qu’aujourd’hui la détection se fait selon la méthode laborieuse du quadrillage. Aller plus vite, c’est essentiel pour pouvoir rendre aux habitants l’accès aux terres dont ils sont privés, par mesure de précaution. Or, selon Emmanuel Sauvage de Handicap International, 80% des zones suspectées ne sont en fait pas contaminées.
Toutefois, il faudra avant la mise en oeuvre réfléchir aux effets collatéraux. En particulier l’impact qu’aurait la dissémination dans l’environnement de bactéries OGM… La distance de détection pourrait aussi s’avérer trop limitée. L’avenir, c’est peut-être la détection par drones avec caméra embarquée. Handicap International y travaille, en partenariat avec l’université de Bristol ».

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