Des petites maisons de pierres ocre s’alignent sagement dans un jardin ombragé par des palmiers dattiers et, tout autour, de hauts gratte-ciel forment une ceinture moderne à cette oasis urbaine : il s’agit du quartier de Sarona, là où s’est établie à la fin du XIXe siècle une colonie de protestants allemands, la Société des Templiers, venus en Terre Sainte dans l’espoir de réaliser leurs visions prophétiques.
Ils s’installèrent à Haïfa, à Jérusalem et à Tel-Aviv aussi, où ils construisirent, voilà plus de cent quarante ans, trente-trois maisons – tout un symbole ! – qui ont été intégralement rénovées en 2014.
Le projet, lancé par la municipalité de Tel-Aviv en 2006, a mis huit ans avant de voir le jour, sans doute pour que tout soit parfait. Et tout l’est en effet.
Ces ravissantes bâtisses ont été transformées en boutiques, restaurants, cafés et galeries d’art qui s’animent le week-end lorsque les familles viennent déambuler dans les allées de verdure, lézarder en terrasse ou faire du shopping. Au fond du parc luxuriant, sous la vaste halle du Sarona Market, c’est une succession de magasins de bouche triés sur le volet. De l’enseigne locale vendant dattes et figues sèches à Fauchon, le lieu compte 91 échoppes et restaurants.
Sarona, un vrai paradis des gourmets et des flâneurs ? Oui, mais pas seulement. Car le quartier change de visage le dimanche matin, premier jour de la semaine en Israël.
Les jeunes familles laissent alors place aux jeunes indépendants de la tech, ordinateurs sous le bras et baskets aux pieds. Ces jeunes entrepreneurs envahissent les cafés, mais surtout les étages supérieurs du marché, là où s’est installé WeWork, le leader américain des espaces de coworking.

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