Le Hamas envisage de quitter le Qatar face aux pressions américaines croissantes

Le groupe terroriste a récemment contacté au moins deux pays de la région, dont Oman, pour sonder leur disposition à accueillir ses dirigeants

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L'émir Tamim bin Hamad al-Thani, souverain du Qatar lors d'une réunion avec Ismail Haniyeh et Khaled Mashal, à Doha, le 17 octobre 2016
L’émir Tamim bin Hamad al-Thani, souverain du Qatar lors d’une réunion avec Ismail Haniyeh et Khaled Mashal, à Doha, le 17 octobre 2016Gouvernement du Qatar

La direction politique du Hamas, basée à Doha, étudie la possibilité de quitter la capitale qatarie pour s’installer dans un autre pays, rapporte le Wall Street Journal. Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues entre le Qatar et les États-Unis, des législateurs américains faisant pression sur l’émirat en raison de ses liens avec l’organisation terroriste.

Selon des sources arabes citées par le journal, le Hamas a récemment contacté au moins deux pays de la région, dont Oman, pour sonder leur disposition à accueillir ses dirigeants. Cette démarche s’expliquerait par les difficultés rencontrées dans les négociations sur un accord d’échange de prisonniers avec Israël, dans lesquelles le Qatar joue un rôle de médiateur. « Les discussions sont à nouveau dans l’impasse, sans perspective de reprise à court terme, et la méfiance grandit entre le Hamas et les médiateurs », a confié l’une des sources.

La présence de hauts responsables du Hamas à Doha depuis 2012 avait initialement reçu l’aval des États-Unis. Toutefois, Washington fait désormais pression pour que le Qatar expulse ces dirigeants, menaçant de remettre en cause le statut privilégié de l’émirat en tant qu’allié stratégique. Le sénateur républicain Ted Budd a ainsi proposé un projet de loi conditionnant le maintien de ce statut au départ des responsables du Hamas. Côté démocrate, des voix influentes comme celle de Steny Hoyer, l’un des plus hauts responsables du parti à la Chambre des représentants, appellent également le Qatar à faire pression sur le Hamas, sous peine de voir les relations américano-qataries « réévaluées ».

L’ambassade du Qatar aux États-Unis a exprimé sa déception face à ces initiatives, estimant qu’elles ne contribueraient pas à résoudre la crise actuelle. Elle a rappelé que le Qatar n’était « qu’un médiateur » et que la conclusion d’un accord relevait de la responsabilité d’Israël et du Hamas. Si le Qatar a exprimé sa frustration face à l’absence de progrès dans les négociations, il a néanmoins souligné que même s’il venait à se retirer de son rôle de médiateur, il n’abandonnerait pas pour autant ses efforts en vue de la libération des prisonniers.

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