Editorial. Pas besoin de sondages pour savoir qui est le politicien le plus détesté par les milliers de juifs ultra-orthodoxes d’Israël.
Avigdor Liberman, c’est bien lui! Il semble régler ses comptes auprès des juifs orthodoxes… au dépend de milliers de familles qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté. Il a décidé, de manière unilatérale (un style macho-punchy) d’annuler les subventions de crèche pour les étudiants à temps plein à la Yeshiva sans emploi. Cette décision brutale, inexpliquée, injuste et ridicule est contestée par des millions d’israéliens. C’est un véritable marqueur. (DR)
Selon (1) : « Le ministre israélien des Finances, Avigdor Liberman, a annoncé mercredi son intention d’introduire de nouvelles conditions pour recevoir des subventions de garderie pour les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, y mettant effectivement fin pour 21 000 enfants dont les pères sont étudiants à temps plein dans la yeshiva. Liberman a déclaré que les subventions ne seront accordées que si les deux parents de l’enfant travaillent au moins 24 heures par semaine. Actuellement, seules les mères doivent remplir cette condition pour qu’une famille reçoive la subvention mensuelle de 1 000 shekels (257 euros), les pères étant exemptés s’ils sont impliqués dans des études. Le changement devrait mettre fin aux subventions pour environ 18 000 ménages dans lesquels les pères étudient la Torah à temps plein et entrera en vigueur au début de la nouvelle année scolaire en septembre. Les familles dont le père ne travaille pas au moins 24 heures par semaine mais est engagé dans des études académiques ou professionnelles seront toujours éligibles aux subventions, qui prendront fin pour les étudiants de yeshiva uniquement. Au total, on estime que les subventions pour les garderies coûtent à l’État 1,2 milliard de shekels par an (environ 300 millions d’euros), dont environ un tiers va aux familles dont le père étudie dans un séminaire religieux.
« Aujourd’hui, j’ai décidé de mettre un terme à la distorsion actuelle dans l’État d’Israël dans laquelle le public travailleur a été discriminé », a déclaré Avigdor Liberman, chef du parti Yisrael Beytenu. Il a ajouté : « Je continuerai à mener des actions qui élimineront les désincitations à rejoindre le marché du travail et à rechercher le public qui travaille, paie des impôts, sert dans l’armée et fait des devoirs de réserve. » Cette décision a été dénoncée par les législateurs de l’opposition haredi, le chef du parti Shas, Aryeh Deri, qualifiant cette étape de « destructrice et méchante » et conçue « pour blesser les familles avec de nombreux enfants simplement parce qu’elles sont haredim ».
(1) Gabriel Attal (Radio J).