SPECIAL ISRAELVALLEY. Le campus du CNES à Toulouse va accueillir (dans les deux ans à venir) le nouveau « Commandement de l’Espace » qui opérera les moyens spatiaux de la défense nationale française. Celui-ci réunira 400 personnes (dans un bâtiment dédié en 2025) formées par le CNES. Sa création a favorisé aussi la venue du futur Centre d’excellence de l’Otan pour le domaine spatial.
La « guerre de l’espace » va donc renforcer l’activité du Centre spatial de Toulouse qui va accueillir à l’avenir de plus en plus de chercheurs et ingénieurs du monde entier. Très probablement des experts d’Israël seront invités à Toulouse dans le cadre d’un accord avec l’OTAN.
Une information importante. Le Secrétaire général adjoint de l’OTAN pour l’investissement de défense était récemment en Israël pour rencontrer des responsables israéliens à Tel-Aviv et à Jérusalem pour discuter de « la coopération pratique menée actuellement entre l’OTAN et Israël, et échanger des vues sur la situation actuelle dans la région méditerranéenne ».
Israël est un important partenaire de l’OTAN depuis plus de 20 ans, ainsi qu’un membre actif du Dialogue méditerranéen mené par l’Alliance. Selon l’OTAN : « La coopération entre l’OTAN et Israël, plus étroite que jamais, va de la cyberdéfense à la lutte contre le terrorisme, en passant par la lutte contre la prolifération des missiles et des armes de destruction massive, ou le renseignement ».
Selon une source officielle française : « Début 2021, l’Organisation du traité Atlantique Nord (OTAN) a retenu la suggestion française d’accueillir au sein de la ville de Toulouse un centre d’excellence exclusivement dédié à l’espace.
Ce centre d’excellence OTAN (CEO) situé dans le sud-ouest de la France sera au cœur du plus grand écosystème spatial en Europe. En effet, il sera entouré du Commandement de l’espace (CDE) de l’armée de l’Air et de l’Espace, du Space Lab, d’industries spatiales internationales, ainsi que de laboratoires innovants, d’universités et de centres de recherches. Cet écosystème permettra au CEO d’obtenir une expertise hors du commun, autant publique que privée, militaire que civile, industrielle qu’académique.
Les missions confiées au CEO concerneront des travaux de doctrine, des formations, des exercices, des analyses et de la prospective de manière autonome ou avec le Commandement de l’espace. De ce fait, le CDE poursuit son travail avec l’OTAN afin d’accueillir le CEO dès l’été 2021. À terme, le centre devrait recevoir 42 personnes dont 17 étrangers ».
C’est en 2019 que les alliés reconnaissent l’espace comme un milieu d’opérations, au même titre que les milieux aérien, terrestre, maritime et cyber. Dès lors, la politique souhaitée par l’OTAN est une politique d’encadrement concernant l’espace et de soutien sur les opérations et les missions de l’Alliance. Ce soutien sera apporté dans les domaines de la communication, de la navigation et du renseignement. En effet, à l’aide des satellites, l’OTAN a la possibilité de répondre plus rapidement, plus efficacement et avec plus de précisions, aux futures crises.
La France, quant à elle, pionnière européenne, a adopté, en juillet 2019, une stratégie spatiale de défense afin de tenir compte des réalités de l’environnement spatial et des menaces croissantes qui pèsent sur les moyens spatiaux, désormais vitaux à la fois pour leurs applications civiles et militaires. Ainsi, avec le CEO, la France s’engage à renforcer les compétences spatiales européennes. »
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LE PLUS. Le Centre spatial de Toulouse (CST) est le centre technique et opérationnel du Centre national d’études spatiales. Créé en 1968, il est situé dans le quartier de Rangueil–Lespinet à Toulouse dans le département de la Haute-Garonne en région Occitanie. Plus de 1 700 salariés y sont chargés du développement de la plupart des travaux de la responsabilité du CNES à l’exception des lanceurs et de leurs lancements.
À l’exception des lanceurs et de leurs lancements, l’établissement toulousain est chargé de la plupart des travaux de la responsabilité du CNES : conception, développement, réalisation en partenariat avec les entreprises industrielles et les laboratoires scientifiques, mise en orbite, contrôle et exploitation des véhicules et des systèmes spatiaux, satellites, sondes et ballons. Il mène simultanément une quarantaine de projets spatiaux en coopération avec une vingtaine de pays. Il accueille également le centre de contrôle du véhicule automatique de transfert européen (ATV). Ses missions couvrent la plupart des tâches techniques et d’assistance aux scientifiques comme le management des projets, les études de recherche et technologie, les centres d’opération pour les mises à poste et la gestion en orbite, les moyens informatiques et d’études mathématiques, les supports (administration, logistique et communication). Le CNES exerce en outre à partir du Centre spatial de Toulouse une délégation de maîtrise d’ouvrage pour la Direction générale de l’Armement.