Au vu des enjeux actuels de développement durable, le recyclage des panneaux solaires représente un défi majeur au niveau mondial. Aussi, une équipe de l’Université hébraïque de Jérusalem s’est intéressée à la structure des cellules solaires en pérovskite et est parvenue à mettre au point une nouvelle technologie permettant de recycler ces matériaux et ainsi de limiter les déchets des panneaux solaires.
Dans le contexte environnemental actuel, les technologies d’énergie renouvelable font l’objet d’une attention particulière, à l’image de la production d’énergie solaire et en particulier du photovoltaïque. En 2018, la production mondiale d’électricité solaire photovoltaïque était ainsi estimée à environ 580 TWh.
Cependant, le large déploiement des panneaux solaires soulève des enjeux environnementaux majeurs en raison de leur dégradation dans le temps, liée notamment à la température et à la fissuration des cellules solaires, et de l’absence de solutions de recyclage de ces dispositifs. La durée de vie de ces équipements est donc limitée – estimée à environ 30 ans – conduisant à une production de nombreux déchets, principal inconvénient de cette énergie renouvelable.
Aussi, la recherche s’est récemment intéressée aux cellules solaires en pérovskite, considérées comme une alternative intéressante au matériau traditionnel à base de silicium (efficacité similaire, réduction de la complexité et du coût de fabrication). Toutefois, à l’heure actuelle, ces matériaux pérovskites ne peuvent être recyclés – car recouverts par d’autres couches du panneau solaire – et posent alors des problèmes environnementaux similaires à ceux rencontrés avec les panneaux solaires traditionnels.
Une équipe de l’Université hébraïque de Jérusalem, dirigée par le Professeur Etgar, a étudié la structure des cellules solaires en pérovskite et a développé un processus unique d’élimination et de remplacement des matériaux dégradés. Les chercheurs sont ainsi parvenus à construire un dispositif dont les matériaux pérovskites dégradés peuvent être remplacés par des composants neufs, permettant alors de restaurer pleinement ses capacités photovoltaïques. Publiés en décembre 2020, ces travaux soutiennent donc le développement de cellules photovoltaïques en pérovskite plus durables qui permettront de limiter la production de déchets.
Auteur : Auriane Djian, chargée de mission scientifique au sein du Service de coopération scientifique et universitaire de l’Institut français d’Israël.
Source : https://nocamels.com/2021/01/solar-energy-clean-israeli-researchers-waste/
En savoir plus : https://www.pnas.org/content/117/49/31010