En quoi ces violences sont différentes des précédentes ? Un article de RTL (Copyrights)
Déjà parce qu’on n’avait pas vu un tel niveau de violences depuis 20 ans. Les roquettes et les missiles du Hamas arrivent maintenant à toucher les villes du centre d’Israël, à plus de 80 km de Gaza. Et surtout, cette fois, le front n’est pas seulement à Gaza, il est aussi dans plusieurs villes dites « mixtes » en Israël comme Lod, Ramla, Jaffa et Saint-Jean-d’Acre.
Des affrontements violents ont lieu entre les habitants juifs et arabes de ces villes. A tel point que l’état d’urgence a été déclaré à Lod et un couvre-feu a été mis en place.
C’est assez inédit. Depuis longtemps, la minorité arabe d’Israël, qui représente 20% de la population, restait en retrait des conflits, mais aujourd’hui, elle exprime un malaise et un mal être que partagent beaucoup de Palestiniens.
Un processus de paix est-il encore possible ?
En fait il n’y a plus aucune négociation directe entre Israéliens et Palestiniens depuis 2013. C’était sous l’égide du président américain Barak Obama. Après, il y a eu Donald Trump et le dialogue s’est totalement rompu. Joe Biden, lui, n’en a jamais fait une priorité et n’a même pas encore nommé d’ambassadeur en Israël.
A tout cela s’ajoute, la crise sanitaire et économique, les restrictions de déplacements pour les Palestiniens, le blocus de Gaza qui asphyxie 2 millions de personnes depuis 2007. Vous avez tous les ingrédients pour un nouveau cycle de violences.
Un cycle qui pourrait bien durer car il arrive en pleine crise politique. En Israël comme en Palestine, les dirigeants actuels sont contestés et n’ont plus aujourd’hui le pouvoir d’éteindre l’incendie.
Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, joue la montre car son gouvernement est en sursis. Avec cette crise, il gagne du temps. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, lui, est inaudible.
Après une session infructueuse au Conseil des Nations Unies, une question demeure : que va faire Joe Biden ?
Les États-Unis n’ont par exemple pas encore nommé de nouvel ambassadeur en Israël. Certes, Washington est toujours l’allié de Tel Aviv mais le soutien est moins inconditionnel que sous Donald Trump. L’administration Biden est ainsi favorable à une solution à deux États mais sans avoir de plan. Ses prédécesseurs ayant échoué, le président américain n’a pas pris de grands engagements. L’option de Joe Biden semble être de gérer le conflit, mais pas le résoudre.