SPECIAL YOM YERUSHALAIM. Jérusalem rappelle un peu partout une cruelle réalité : avec un taux de pauvreté qui touche près de 50% de la population, selon les chiffres du Bureau central des statistiques, elle est la ville la plus pauvre d’Israël. Elle plombe le taux de pauvreté national (à 18%, selon l’OCDE, 22% selon d’autres rapports).
À Jérusalem Est, côté arabe, le taux atteindrait 82%. La pauvreté touche aussi les ultra-orthodoxes dont la tradition est de n’occuper aucun emploi pour pouvoir étudier la Torah.
Ainsi, au niveau national, plus de la moitié des pauvres sont arabes israéliens (52%) et une autre moitié (48%) sont juifs ultra-orthodoxes ou « haredim ».
Plus préoccupant, si rien n’est fait, la vague de pauvreté risque d’enfler puisque les deux minorités assurent en grande partie le renouvellement des générations, avec respectivement 6,5 enfants par femme juive et 4,5 côté arabe.
D’ici 2065, la part des haredim aura ainsi triplé, pour représenter 32 % de la population. Celle des Arabes israéliens passera de 21 à 19%.
Jérusalem, reste à elle seule la plaie ouverte des inégalités. Conséquence directe de cette déchirure, nombreux sont ceux qui passent encore complètement à côté de la locomotive technologique. Qu’il s’agisse des juifs ultra-orthodoxes qui comptent sur le troc et la communauté pour survivre, des Arabes qui ne parlent pas hébreu pour 60% d’entre eux, mais aussi des femmes, dont la part ne pèse que 25% des salariés du secteur high-tech, note l’OCDE.
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