La chronique de Michèle MAZEL.Stupéfaction au sein du parlement européen, qui vient d’adresser une sévère mise en garde à l’UNWRA après la découverte d’incitation à la violence, à la terreur, au martyre, à l’antisémitisme dans les manuels scolaires de l’Autorité palestinienne utilisés par l’organisation. Certes, cela fait des années que des ONG israéliennes s’époumonaient à le dire, documents en main ; mais ces documents étaient en arabe et les Européens ne se fiaient apparemment pas aux traductions effectuées par les spécialistes israéliens, même s’agissant de caricatures tellement explicites qu’elles se passaient de commentaires.
Année après année la presse occidentale se faisait l’écho de démentis indignés de la part des dirigeants de Ramallah agrémentés de commentaires peu aimables vis-à-vis de l’État hébreu. On ne peut évidemment que se féliciter de cette prise de conscience tardive du parlement européen. Dans son rapport budgétaire annuel, présenté le mercredi 27 avril, il est stipulé que le parlement doit s’assurer désormais que les fonds qu’il dispense ne vont pas à une cause ou à un organe lié directement ou indirectement au terrorisme ou à une radicalisation religieuse et politique.
Il faut dire qu’Anthony Blinken, le nouveau Secrétaire d’État américain, avait déjà lancé un sévère avertissement à l’Autorité palestinienne – laquelle s’était empressée de protester contre une accusation injuste. Ce mois-ci encore, le premier ministre palestinien Mohammed Chtayyeh déclarait à la commission des Affaires étrangères du parlement européen que les manuels avaient été mis à jour et que les plaintes n’avaient plus lieu d’être. On voudrait pouvoir le croire. D’autant qu’il parlait peut-être de ce qui se passait dans les territoires palestiniens mais en aucun cas de ce qui se passe toujours à Gaza où le Hamas ne cache pas sa volonté de détruire Israël et où les enfants sont embrigadés dès leur plus jeune âge et poussés au premier rang des manifestations.
Ce qui est hélas hors de doute, c’est le fait que génération après génération de petits palestiniens scolarisés dans les écoles de l’UNWRA ont grandi dans la haine des Juifs et d’Israël, pays qui ne figure d’ailleurs pas sur leurs cartes et dont ils appellent sans doute à la destruction de tout leur cœur. Peut-on quand même se prendre à espérer qu’il n’est pas trop tard, que de nouveaux livres de classe remplaceront bientôt les anciens et inviteront les enfants à mieux connaître leurs voisins juifs ? Ce serait sans compter avec un formidable obstacle.
L’éléphant dans la pièce. Le refus des Palestiniens d’accepter la notion même d’un État juif. C’est la véritable pierre d’achoppement de toutes les tentatives de trouver une solution ou un compromis. Il ne s’agit pas d’une objection de principe mais de quelque chose de viscéral. Il faut écouter Abou Mazen accuser les Juifs «de souiller de leurs pieds sales la sainte esplanade des mosquées». Il faut aussi voir les efforts considérables déployés par les Palestiniens et leurs alliés pour dénier aux Juifs et au judaïsme tout lien avec Jérusalem et la terre d’Israël. Leurs efforts pour s’approprier les lieux saints juifs. Difficile d’être optimiste dans ces conditions, même s’il faut saluer la décision du parlement européen.