Le journaliste Amit Segal, pourtant étiqueté à droite, a tiré à boulets rouges contre le gouvernement et le Premier ministre pour ce qu’il appelle une « indulgence coupable » envers les courants orthodoxes qui ont choisi de rouvrir leur système éducatif dimanche malgré les consignes et les appels à les respecter : « En général, ce sont des images de Jérusalem qui réchauffent le coeur : voir des enfants orthodoxes, avec leur sac à dos, se rendant en masse pour apprendre la Torah. Le jour où un vaccin aura été trouvé et administré, avec l’aide de Dieu, nous pourrons ressentir cette joie sans crainte.
Mais ce que nous avons vu dimanche matin est une honte pour le gouvernement israélien. Je n’ai aucune attente du rav Haïm Kanievsky, de ses calculs qu’il garde pour lui ou de ceux qui parlent en son nom. Quiconque appelle les foules à violer les consignes et la loi – et il ne s’agit pas bien entendu de tous les rabbanim orthodoxes – aurait dû être arrêté et interrogé sans délai pour rébellion ou même diffusion délibérée de maladie.
Où est la police ? La liste des talmudei-torah est-elle un secret militaire bien gardé ? La police ferait bien d’appeler le ministère de l’Education pour recevoir cette liste et envoyer ensuite deux policiers à chaque adresse, fermer ces établissements et dresser des contraventions ».
Le journaliste attaque ensuite le gouvernement : « Le faible appel du Premier ministre samedi soir (… »nous ferons notre possible… », « on ne peut pas être partout… ») ont été des expressions révoltantes qui ne peuvent être comprises autrement que comme des faveurs accordées à des célébrités qui obtiennent tout ce qu’ils désirent de la part d’un pouvoir qui craint de faire quoi que ce soit qui leur déplairait ».
Prof. Gaby Barabash fustige l’échelon technique
Barabash, a évoqué la même question mais sous un autre angle, celui des experts des ministères. Il leur reproche, eux également, d’avoir introduit des considérations politiques dans leur décisions quant à la réouverture du système éducatif : « Il n’est pas bon que les intervenants professionnels commencent à peser des considérations qui ne sont pas strictement professionnelles. La mission de ces experts est de dire ce qui est bon ou non de faire, sans s’occuper d’autres considérations. C’est à l’échelon politique de prendre les décisions et à l’échelon technique de donner son avis, mais sans faire enter de politique. Imaginez l’effet sur la population non-orthodoxe ainsi que sur la confiance que doit avoir la population en ces spécialistes de la santé… ».
Tout comme Amit Segal, le Prof. Barabash pointe les « mains liées » du gouvernement sur le plan politique face aux pressions de milieux orthodoxes et des partis qui les représentent. Il lance toutefois un appel à la population générale pour qu’elle ne se laisse pas aller à un effritement de sa discipline au vu de certaines images : « Il ne faut en aucun cas que nous regardions ce qu’ils font en nous disant que nous pouvons alors faire la même chose. Ce serait une catastrophe pour nous tous (…) Car en fin de compte, c’est nous-mêmes que nous devons protéger ».
Le Prof. Barabash propose que les villes et quartiers « rouges » fassent l’objet d’une mise en quarantaine très stricte et que les maires de villes « oranges » ou « vertes » puissent décider souverainement de ne pas accepter l’entrée chez eux de personnes venues de villes « rouges » pour travailler.
Dans le monde orthodoxe, une majorité d’autorités rabbiniques ont appelé au respect des consignes et à n’ouvrir que les structures allant jusqu’à l’âge de six ans. C’est le cas notamment des rabbanim orthodoxes séfarades et de plusieurs branches du monde ‘hassidique.
Source : lphinfo.com