Vers un accord entre Israël et l’Arabie-saoudite ?
Mais, après l’accord EAU-Israël, il se pourrait bien que l’État hébreu et l’Arabie saoudite, le vaisseau amiral de la région, officialisent leurs relations dans un avenir proche, même si Riyad a clamé haut et fort, le 19 août dernier, qu’il n’y aurait pas de normalisation avec Israël avant la conclusion d’un accord de paix israélo-palestinien.
Car depuis la promotion de Mohamed Ben Salman, dit MBS, au titre de prince héritier du trône saoudien en juin 2017, ce qui semblait inimaginable il y a encore quelques années devient de plus en plus réaliste…
MBS lui-même a affirmé lors d’une interview en 2018 pour le magazine américain The Atlantic que la paix avec Israël était possible.
De fait, c’est un nouvel axe Arabie Saoudite / Israël / États-Unis qui s’est renforcé ces dernières années, surtout depuis le retrait de Washington en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien.
Washington, qui dispose de plusieurs bases militaires dans les pays du Golfe, est même allé plus loin en ciblant délibérément le 3 janvier 2020, le général iranien Ghassem Soleimani en Irak, l’un des hommes forts de la République islamique.
Reste à savoir si les opinions publiques des deux côtés suivront cette alliance étonnante.
« La jeunesse des pays du Golfe ne perçoit plus la question palestinienne comme centrale, écrit Élisabeth Marteu. Elle est plus intéressée par les retombées des réformes économiques annoncées par ses dirigeants que par la lutte politique. Il y a donc peu de risques qu’elle bouscule les pouvoirs en place pour défendre les Palestiniens… »
Les Israéliens, davantage préoccupés par la crise sociale et politique intérieure, ne semblent pas non plus s’enthousiasmer pour cet accord.
Chaque samedi, depuis juin, des milliers d’entre eux se rassemblent devant la résidence de Benyamin Netanyahu pour exiger sa démission en dénonçant la corruption du gouvernement et sa mauvaise gestion de l’épidémie de Covid 19.
Source La Vie