Une vidéo, supposément filmée par une caméra thermique, est partagée sur les réseaux sociaux pour démontrer que l’explosion du 4 août à Beyrouth, dans un entrepôt du port stockant du nitrate d’ammonium, serait due à un tir de roquette et non pas à un incendie, comme l’ont d’abord affirmé les autorités libanaises. Sur ces images en négatif, on semble voir une roquette s’écraser à toute vitesse sur le port avant l’explosion.
Contrairement à ce qu’affirment certains internautes, ces images ne sont pas le résultat d’un «filtre vidéo thermique» (censé montrer la chaleur) qui permettrait de visionner la roquette. En réalité, la personne qui a mis en ligne cette vidéo a simplement appliqué un filtre négatif, qui inverse les couleurs, à une vidéo diffusée par d’autres médias, comme CNN, et y a ajouté un faux missile.
CheckNews a regardé la vidéo image par image. On peut observer que, sur chaque image, le missile apparaît de manière très nette alors qu’il est censé s’écraser à toute vitesse et devrait être flou. En inversant les couleurs de la vidéo supposément en caméra thermique, on obtient des couleurs naturelles où le missile apparaît en noir. CheckNews a donc regardé la vidéo diffusée en meilleure qualité par CNN. Le missile n’y apparaît à aucun moment, ni en couleur réelle ni en négatif.
D’autres journalistes spécialisés dans la vérification d’images, comme les fact-checkers de l’agence AP ou le journaliste Jake Godin qui travaille pour la rédaction d’investigation britannique Bellingcat, ont également démontré que cette vidéo était manipulée.
Dans une série de messages publiés sur Twitter, l’enquêteur de Bellingcat a également repéré d’autres vidéos trafiquées pour y faire apparaître des missiles, en utilisant souvent la technique du négatif pour faire croire qu’il s’agit d’une caméra de haute technologie qui permettrait de voir ces munitions, alors que les missiles ont été ajoutés à la main sur ces images.
Cordialement
Affirmation à vérifier
Une vidéo filmée par une caméra thermique montre une roquette s’abattre sur le port de Beyrouth
Conclusion
Faux. Il s’agit d’un montage.