La « jeune » ville israélienne a en effet servi de terrain de jeu privilégié pour une tribu entière d’architectes biberonnés à l’œuvre de Le Corbusier. A la fin des années 50, le gouvernement souhaite occuper cette région désertique peuplée de militaires, qui semble idéale pour faire face à la vague de nouveaux arrivants et désengorger les grandes agglomérations.
Des années 60 au début des années 80, ce petit bourg de 4000 habitants dans le désert du Néguev se transforme vitesse grand V, de monstre en béton en monstre en béton. Des immeubles résidentiels aux écoles et espaces culturels en passant par les synagogues et bâtiments administratifs sont tous (ou presque) construits suivant les standards modernistes et brutalistes de l’époque.
Le résultat, un Brasilia israélien (sans Niemeyer) qui a su répondre aux défis de son environnement aride par des constructions pragmatiques et robustes. Capitale israélienne du brutalisme, la Beersheba est aussi championne de la cybersécurité. Ici, le béton a laissé place à une nouvelle icône architecturale, la passerelle de la gare par Bar Orian Architects, inaugurée en 2016 et qui reprend la forme d’une molécule d’ADN.
Il était temps, donc, que Stefano Perego immortalise les golems architecturaux de Beer-Sheva avant qu’ils ne soient éclipsés par de nouvelles constructions, plus modernes que modernistes…
Source The Good Hub