Un article de Jean Klein pour Israël Valley. Hatzerim, le kibboutz le plus riche d’Israël, soigne des arbustes très spéciaux qui produisent le Jojoba sur 1 900 hectares de terrain et ceux-ci contribuent au bonheur d’un des derniers bastions collectivistes et socialistes d’Israël. (A savoir : L’huile de jojoba est la cire liquide contenue dans la graine de jojoba (Simmondsia chinensis), plante buissonnante originaire du sud de l’Arizona et de la Californie, ainsi que du nord-ouest du Mexique. Les graines de jojoba ont un rendement en huile d’environ 50 % de leur poids).
Le kibboutz a les moyens. Son entreprise, Netafim, vend des systèmes d’irrigation dans 110 pays et fait partie des trente entreprises les plus riches d’Israël. Après avoir révolutionné les pratiques agricoles dans le monde entier, ce kibboutz voudrait aujourd’hui changer l’industrie cosmétique grâce à l’huile de jojoba, un secteur qui brasse annuellement 133 milliards de dollars à l’échelle mondiale.
Le jojoba présente d’étonnantes qualités. Les Indiens utilisent ses propriétés antibactériennes depuis des siècles pour soigner les blessures et les maladies de peau, mais dans l’industrie alimentaire, elle pourrait remplacer l’huile classique. Elle peut également servir à administrer des médicaments.
Grâce à sa technologie, le kibboutz extrait de chaque kilo près du double d’huile que ses concurrents. Résultat, alors qu’Israël n’accueille que 15 % des plantations de jojoba, sa production représente près d’un tiers des 5 000 tonnes produites chaque année dans le monde.
Même si l’huile de jojoba coûte au moins le double de l’huile d’olive, le climat invariant du kibboutz assure un approvisionnement régulier et des prix constants.
Le marché mondial, estimé à une centaine de millions de dollars, est encore modeste, mais cela pourrait bientôt changer. Car l’industrie cosmétique redécouvre « l’or des Incas ». De plus en plus d’entreprises l’ajoutent à leurs préparations. « Ça permet d’éviter des tests sur les animaux, et les crèmes sont mieux supportées par la peau. Les produits se conservent aussi plus longtemps car l’huile de jojoba ne rancit pas » , précise Jonathan Regev, Responsable des ventes pour Jojoba Desert, start-up de Hatzerim.
Les spécialistes tablent sur une croissance vertigineuse. Dans les environs de Hatzerim, la surface cultivée en jojoba augmente chaque année de 10 à 20 %. D’ici à la fin de la décennie, l’huile de jojoba pourrait bien faire pleuvoir des milliards sur le kibboutz des millionnaires.
Source : Die Welt & Israël Valley