Le patron d’Airbnb, frappé de plein fouet par la pandémie de nouveau coronavirus et les mesures de confinement, a annoncé mardi à ses salariés le licenciement d’environ 25% de ses 7.500 employés dans le monde (incluant Israël), d’après un mémo publié sur le site du groupe. « Nous traversons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie », a déclaré Brian Chesky, fondateur de la plateforme de réservation de logements qui a déjà levé 2 milliards de dollars pour faire face à la crise.
RAPPEL. EN AOUT 2019, Airbnb en Israël.
« Des milliers de locataires qui peinent à se loger, des propriétaires d’hôtels qui dénoncent une « concurrence déloyale », des résidents qui se tournent vers les tribunaux et des politiciens montrés du doigt. L’absence de réglementation entourant Airbnb à Tel-Aviv est en train de faire tourner au vinaigre un mariage qui avait pourtant bien commencé.
« J’espère que vous ne cherchez pas un appartement à louer ici, demande un homme à vélo au représentant de La Presse, arrêté devant la vitrine d’une petite agence immobilière du quartier yéménite de Tel-Aviv. Oubliez ça. Il n’y en a plus ici. Ça fait plus de quatre mois que j’en cherche un pour loger ma famille », dit-il avant de repartir aussitôt.
Dans ce quartier qui a longtemps résisté au rythme effréné de la capitale économique d’Israël, coincé entre la Méditerranée et le grand chouk (marché) de la ville, le nombre d’appartements à louer pour les résidants ne cesse de diminuer depuis quelques années.
En revanche, le nombre de ceux qui sont offerts à court terme aux touristes a grimpé en flèche, et le bruit des valises qui roulent dans ses rues étroites et désordonnées est devenu un des symboles de sa transformation en haut lieu du tourisme.
La popularité du quartier auprès des touristes est telle que 16 % de ses appartements se trouvent aujourd’hui en location à court terme sur la plateforme Airbnb, selon une étude publiée en mai par la section israélienne du collectif international Yes In My Backyard (Oui, dans ma cour). Ce mouvement, en opposition au Pas dans ma cour, fait la promotion, par la recherche, du développement des villes en sensibilisant les promoteurs immobiliers aux besoins des habitants.
Au cours des trois dernières années, plus de la moitié des nouveaux appartements construits à Tel-Aviv ont été placés directement pour la location à court terme. Près de 1200 sur les 2000 qui sont construits chaque année.
Dans sa recherche, qui s’appuie notamment sur les données du site AirDNA, qui analyse les différents marchés d’Airbnb, Mme Nesher a découvert que 2,4 % des 205 500 appartements de Tel-Aviv sont loués exclusivement sur Airbnb. C’est plus que New York, Barcelone et Berlin… réunis.
« Pourquoi nous retrouvons-nous au sommet parmi les villes du monde ? Simplement en raison de l’absence de réglementation. Il y a des règles à suivre à Paris, Berlin, Amsterdam, Barcelone, etc. Rien à Tel-Aviv. Rien », explique-t-elle ».