Milipol : succès des technologies Israéliennes. La dernière édition du salon Milipol qui s’est tenue à Villepinte a vu une nouvelle fois le succès des technologies Israéliennes de la sécurité. 32 sociétés israéliennes étaient présentes sur le pavillon national, et bien d’autres encore qui exposaient indépendamment.
Que ce soit dans l’analyse des videos, l’interception des drônes, des systèmes d’extraction de data des téléphones et bien d’autres solutions, Israël a encore une fois passionné et séduit les visiteurs professionels de la sécurité du monde entier. Et ce n’est pas un hasard si le journaliste de TF1 s’est rendu sur le pavillon Israël. Il a pu y rencontrer, entre autres, la société Cortica spécialisée dans la reconnaissance faciale.
Basée à Tel Aviv avec des bureaux de recherche et développement et des bureaux exécutifs en Israël et à New York, Cortica utilise des méthodes d’apprentissage non supervisées pour reconnaître et analyser les images et les vidéos numériques. (https://itrade.gov.il/france/2019/12/02/milipol-2019-succes-des-technologies-israeliennes/) (https://www.tf1.fr/embedplayer/13677961/?startAt=0).
SELON USINE DIGITALE. Le très sérieux journal israélien Globes l’a révélé et confirmé, Elon Musk est venu en Israël mi-mars 2018 pour discuter avec Cortica d’une acquisition ou d’un investissement très important. Si la start-up israélienne s’est refusée à tout commentaire, Elon Musk a assuré de son côté qu’il n’était pas là pour faire des affaires mais pour passer des vacances avec ses enfants. Difficile de croire le charismatique PDG de Tesla qui avait fait un voyage similaire il y a deux ans, rencontrant dans le plus grand secret Mobileye, dont il il a intégré depuis les capteurs dans ses nouveaux modèles de voiture autonome.
« Hacker » le cerveau
Cortica a été fondée sur la base de recherches menées au Technion à Haïfa entre 2003 et 2007 dans le but de « hacker » le cerveau humain et de traduire sa méthode de fonctionnement en algorithmes. L’entreprise appelle cela « la frontière entre la science du cerveau et l’intelligence artificielle » ou « ingénierie inverse » du cerveau humain. Elle a produit un algorithme qui imite la façon dont l’information est traitée dans le cerveau et permet au système d’apprendre sans supervision – comme les enfants qui apprennent de façon autonome sur le monde qui les entoure.
« Nous sommes entrés dans le secteur des véhicules autonomes en raison de l’énorme quantité d’informations qu’il devrait générer – près de 4 000 gigaoctets par véhicule et par jour”, souligne Igal Raichelgauz, co-fondateur et PDG de Cortica. “Pour traiter des informations à cette échelle, vous avez besoin de machines autonomes avec un cerveau autonome qui peut collecter des informations de base à partir de son environnement, les identifier et accumuler de l’expérience comme un conducteur humain« .
Une technologie complémentaire de Mobileye
La technologie de Cortica est aussi basée sur des signatures numériques qui représentent génériquement toutes les informations des capteurs provenant du monde réel. L’une des principales utilisations de la signature est la cartographie de l’espace et la localisation précise des objets qui s’y trouvent, y compris la localisation extrêmement précise du véhicule lui-même. Alors que les technologies cartographiques existantes, comme celle de Mobileye, sont basées sur des objets prédéfinis comme les feux de circulation et les panneaux de signalisation routière, la signature de Cortica utilise chaque pixel de l’image pour l’ancrage et la cartographie.
Les deux technologies peuvent être complémentaires et un des atouts de la start-up est de faire partager l’expérience accumulée, d’un véhicule à un autre, et entre systèmes. « Le système permet de suivre le processus d’IA, de « penser », de tirer des conclusions et d’évaluer selon des critères de supervision et de performance« , explique Igal Raichelgauz.
Vers une politique de conduite « non supervisée » ?
Si la détection d’objets et la cartographie sont des domaines de plus en plus maîtrisés par Tesla et d’autres constructeurs automobiles, il reste encore des interrogations sur ce qu’on appelle la « politique de conduite ». Allons-nous seulement programmer la voiture aux différentes situations qu’elle va rencontrer grâce à des modèles intégrés, au risque de ne pas penser à toutes les éventualités ou choisir des systèmes d’IA avec capacité d’auto-apprentissage – ce que l’on appelle parfois aussi « apprentissage non supervisé »?
Les voitures, communiquant entre elles, progresseraient alors ensemble vers le but commun du zéro accident. « Nous avons déjà une solution pour l’industrie automobile avec un produit qui fonctionne« , assure Igal Raichelgauz. Cet ancien de l’unité d’élite israélienne 8200 révèle que le produit est déjà testé par trois grandes entreprises de l’industrie automobile. En décembre 2017, Cortica avait déjà posé 260 brevets dont 50 avaient déjà été acceptés. L’entreprise, qui compte 100 employés, a déjà effectué trois levées de fonds pour 70 millions de dollars et avait clairement annoncé il y a quelques mois son envie de trouver le meilleur partenaire pour son développement. L’entreprise est prête au mariage, Tesla semble le parti idéal.