Selon La Tribune : « Regroupée au sein du GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), cette industrie a encore réalisé un chiffre d’affaires jamais atteint jusqu’ici (65,4 milliards d’euros, dont 85% à l’export). Soit une progression de 1,2 % par rapport à 2017 et de près de 30% par rapport à 2014. En revanche, les prises de commandes ont poursuivi leur baisse, à 58,2 milliards d’euros (contre 68,2 milliards en 2017), dont 62% à l’export. Une baisse qui s’est amorcée à partir de 2015 (78,3 milliards). Soit un recul significatif de plus de 25%. Résultat, le ratio chiffre d’affaires sur prises de commandes est négatif en 2018. Ce qui est rarissime pour cette industrie.
« Nous battons tous les records. En effet, jamais autant d’avions commerciaux n’ont été produits en France. Ceci est possible grâce à la performance de la supply chain aéronautique », a souligné le président du GIFAS, Eric Trappier, également PDG de Dassault Aviation.
Airbus a notamment livré aux compagnies aériennes 800 avions en 2018, ce qui constitue un nouveau record de livraisons pour l’avionneur européen. L’autre bonne nouvelle du secteur dans le civil est la reprise se confirme dans l’aviation d’affaires, a confirmé Eric Trappier. Notamment le marché de l’occasion a beaucoup repris grâce à la bonne santé économique aux Etats-Unis, a-t-il précisé. Enfin, le chiffre d’affaires dans le domaine de la défense est quasi stable, à 15 milliards d’euros en 2018. En revanche, cela reste compliqué dans le domaine des hélicoptères, et plus particulièrement le segment « oil and gas », qui reste atone. C’est aussi le cas dans le domaine spatial, où l’industrie française est en pleine transformation au moment où elle doit affronter une concurrence américaine très agressive.
Nouvelle baisse des commandes
Selon le GIFAS, les commandes sont restées à un haut niveau en 2018. Le président du GIFAS a expliqué ce recul par un niveau de commandes dans le secteur civil inférieur aux années précédentes. « Cette situation intervient après plusieurs années à très haut niveau et représente une pause dans un contexte de hausse continue des cadences afin de répondre aux fortes attentes du marché compte tenu de la croissance du trafic aérien », a-t-il expliqué. Une tendance à suivre avec vigilance dans les prochaines années.
Ce n’est pas nouveau mais l’industrie aérospatiale française continue à rencontrer des difficultés à recruter des personnels notamment dans les PME dans les bassins d’emplois régionaux à l’exception de Toulouse. Mais pas que… Eric Trappier a également évoqué des problèmes de recrutement d’ingénieurs dans les grands groupes. « Nous avons une pénurie de talents », a confirmé le président du Comité Aéro-PME du GIFAS, Christophe Cador. Une pénurie en partie générée par le fait que ce secteur embauche beaucoup. Ainsi la filière a recruté l’an dernier 15.000 personnes. Ce qui représente au final un solde net de plus de 4.000 personnes, dont 2.633 dans les PME et ETI (entreprise de taille intermédiaire). Fin 2018, la filière faisait travailler 195.000 personnes en France (+2%). Un problème de riches…